7,6 / 10
Résumé
Un examen de reprise réussi.

Pour

Rapport prix/valeur
Grande convivialité
Économie d’essence certifiée

Contre

Beaucoup de plastiques durs
Assemblage aux États-Unis (tarifs?)
Moteur thermique bruyant quand sollicité
7,610
Ce score est attribué par notre équipe d'examinateurs experts après des tests approfondis de la voiture.
DESIGN7,0 / 10
SÉCURITÉ7,5 / 10
HABITABILITÉ8,5 / 10
CONVIVIALITÉ7,0 / 10
CARACTÉRISTIQUES7,5 / 10
PUISSANCE7,0 / 10
CONFORT7,5 / 10
AGRÉMENT DE CONDUITE7,0 / 10
CONSOMMATION DE CARBURANT8,5 / 10
VALEUR8,0 / 10
Critique détaillée

Alors que la popularité des VUS sous-compacts ne cesse d’augmenter, Toyota a commis une rare fausse note avec son C-HR, un premier jet dans cette catégorie au style aussi polarisant que l’absence de traction intégrale. S’il a fait (et fait toujours) un tabac en Europe, les consommateurs nord-américains l’ont largement boudé. Toyota revoit donc sa copie et greffe une carrosserie de VUS hyper classique sur une plateforme de Corolla, laquelle fournit aussi le tableau de bord. Cette approche plus conservatrice garde même le nom de la reine des compactes, auquel s’ajoute le suffixe aventurier « Cross ». Et voici le Corolla Cross, greffé de surcroît de la traction intégrale (en option) et d’une mécanique hybride, deux ingrédients dont l’extroverti C-HR était privé. Et notre marché de répondre à bras ouverts, listes d’attente en appui! On a conduit pour vous une livrée SE hybride, question de réviser cet examen de reprise du géant Toyota.

Design 7 / 10

Le Corolla Cross est nettement plus introverti que le C-HR, mais il n’est pas vilain pour autant. Sa silhouette classique de VUS est animée par un pli débutant sur les flancs des portières arrière, et de cet arrondi de hayon conjugué à ses dimensions menues lui donnent un petit air juvénile. Et si les feux arrière vous disent quelque chose, ils semblent être inspirés de ceux des Sienna de première génération, dans laquelle certains premiers acheteurs d’aujourd’hui ont passé leur enfance! La robe Rouge vibrant cristal (empruntée à Mazda, dont le CX-50 est assemblé dans la même usine américaine) est toujours aussi riche et profonde, et le deux-tons avec pavillon noir est bien assorti aux jantes de la livrée SE. Seule la calandre est un peu générique, mais la version 2026, dévoilée récemment, reverra l’avant avec brio. L’intérieur, tout noir, est très basique avec ses plastiques durs presque dépourvus de tout contraste. Les baquets avant sauvent la mise, et si la forme de la planche de bord empruntée à la Corolla est correcte, on est ici à des lieues de l’ambiance haut de gamme d’un Mazda CX-30 ou d’un Honda HR-V.

Puissance 7 / 10

Les Corolla Cross à essence empruntent le 4-cylindres 2,0-litres de 169 chevaux de la Corolla, marié à une boîte CVT avec traction avant ou intégrale mécanique conventionnelle. Avec l’hybride, on pige dans les tablettes de la Prius, avec un 2,0-litres à cycle Atkinson de 150 chevaux, qui travaille en équipe avec trois moteurs électriques, un duo à l’avant totalisant 111 chevaux et un solo à l’essieu arrière de 40 chevaux par qui arrive la traction intégrale. Ce quatuor offre une puissance combinée de 196 chevaux, ce qui est fort honorable dans un petit véhicule. Au volant, l’apport électrique donne des ailes au Corolla Cross hybride, les 100 km/h arrivant un bon 2 secondes plus vite qu’avec la version essence. On se retrouve donc avec un petit VUS plus amusant à conduire que prévu, mais il est dommage que le moteur thermique provoque autant de vibrations dans la cabine quand on le sollicite à fond. Autres spécificités du modèle hybride : la batterie lithium-ion loge sous la banquette arrière et la CVT est de type à engrenages planétaires. Une bonne surprise : la capacité de remorquage du modèle hybride est la même que pour le modèle essence, soit 680 kg (1 499 lb).

Agrément de conduite 7 / 10

Le Corolla Cross bénéficie de ce plaisir inhérent aux petites voitures : la maniabilité. Avec ses dimensions contenues (il est 142 mm plus court qu’une berline Corolla), son rayon de braquage serré et sa position de conduite haute, le Corolla Cross se faufile partout en ville et dans les stationnements les plus exigus. Si sa conduite reste plus effacée que celle d’un CX-30, bien qu’il ne « cherche pas le trouble » il est étonnamment compétent dans une sortie d’autoroute bien serrée. C’est que les livrées SE et XSE, les seules livrables pour l’hybride, bénéficient de tarages un peu plus sportifs que les Corolla Cross purement « essence » et notre p’tit chaperon rouge d’être moins pantouflard qu’on s’imaginait!  Autre bonne note à Toyota qui a finalement dompté une pédale de frein dans un hybride, celle-ci étant des plus naturelles, sans surprise lors des transitions entre freinage normal ou électrique. Témoin de la mission de ce modèle, la direction est aussi fortement assistée que démultipliée, tandis que le mode Sport n’apporte pas grand-chose, si ce n’est une réponse plus franche de la mécanique à l’arraché.

Convivialité 8,5 / 10

Les mauvaises langues diront que l’acheteur typique de Toyota n’est pas aventurier, mais les attentes de cette clientèle font en sorte que rien ne nous déroute à bord. Les instruments analogiques sont séparés par un petit écran pour l’ordinateur de bord, tandis que les commandes de chauffage et ventilation sont purement mécaniques, et, Oh! Joie! les touches de volant et sièges chauffants demeurent actives même après un arrêt. On a aussi un vrai levier de vitesses, un frein de stationnement électrique au fonctionnement automatique et une molette rotative pour le volume / arrêt de la chaîne audio. On peut tout juste reprocher les très petits affichages sur l’écran de 8 pouces, et puisqu’il faut chercher, des amortisseurs de hayon un peu raides, du moins sur le sujet essayé.

Sécurité 7,5 / 10

L’institut des assureurs américains (IIHS) n’accorde pas de palme au Corolla Cross, même si ses résultats aux essais dynamiques sont assez bons dans l’ensemble. La faute revient à la banquette arrière, très près des baquets avant, ce qui augmente selon l’IIHS le risque de blessures. La suite d’aides à la conduite Toyota Safety Sense 3.0 se mérite toutefois une bonne note, de l’IIHS comme de nous, avec un régulateur de vitesse adaptatif efficace même en circulation dense, un avertisseur de circulation transversale arrière qui capte bien les piétons et même des préavertissements de bouchons qui vous préviennent de ralentir, sans compter la reconnaissance des panneaux de circulation. La NHTSA n’a pas encore évalué le Corolla Cross.

Caractéristiques 7,5 / 10

Choisir la mécanique hybride nous limite aux seules livrées SE et XSE. La première embarque pas mal toute la panoplie souhaitée par l’acheteur d’aujourd’hui, à savoir une suite de sécurité complète, des sièges en tissu chauffants à l’avant, un volant chauffant, une chaîne audio très convenable avec SiriusXM et la projection sans fil d’appareil intelligent, la climatisation automatique, un cache-bagages, de belles jantes de 17 po et un essuie-glace de lunette. Avec le XSE on gagne toit ouvrant, rails de toit, un rehaussement de l’éclairage avec antibrouillards, des jantes de 18 po, la climatisation bizone, une nacelle d’instruments plus moderne, la recharge sans fil, un siège conducteur à réglages électriques, la sellerie en similicuir, un hayon électrique et le stationnement assisté.  Il manque aux deux versions des essuie-glaces automatiques.

Habitabilité 7 / 10

Les baquets avant tout tissu enveloppent bien votre chroniqueur au physique de « 2x4 », mais pour de grands conducteurs comme moi, l’assise est un peu courte et on joue du coude avec son passager pour un coin d’accoudoir – une indication des dimensions contenues du Corolla Cross. La banquette arrière offre peu d’espace pour les jambes, rien à voir avec un HR-V ou surtout l’Envista, mais j’arrive tout de même à caser mes 1,80 m (6 pieds) « derrière moi-même ». Le plancher du coffre semble un peu haut, mais son volume est le même que pour la version purement essence à traction intégrale. Sous le plancher, on retrouve un bloc de styromousse en remplacement d’un pneu de secours – voilà de l’espace perdu. Néanmoins, banquette 60/40 rabattue le Corolla Cross a avalé toutes nos emplettes de jardinage et le seuil de chargement est à hauteur idéale pour des objets lourds.

Confort 7,5 / 10

Les premiers mètres après la cueillette d’un véhicule d’essai sont toujours révélateurs, et ici le mot « confo » nous est rapidement venu en tête. Les hybrides de Toyota disposent d’une insonorisation mécanique poussée qui fait oublier tous les plastiques durs qui nous entourent. Les suspensions, aidées par une monte pneumatique aux flancs généreux (des 215/65R17 sur notre SE), absorbent bien les irrégularités du « beau » bitume printanier, et malgré sa hauteur et ses voies étroites, le Corolla Cross ne vous secoue pas la tête. C’est une fois dans le trafic qu’on remarque la faible insonorisation latérale, la main gauche validant par réflexe que toutes les glaces sont bien montées. Le moteur thermique engendre aussi de désagréables vibrations, quand fortement sollicité, mais à vitesse constante il s’efface, la CVT gardant son régime à 1 200 – 1 600 tours/min à 100 km/h, et 1 600 – 2 300 tours à 119 km/h, selon les conditions.

Économie de carburant 8,5 / 10

C’est à la pompe que la motorisation hybride se rentabilise, car après une semaine de conduite mixte urbaine comprenant centre-ville, autoroutes urbaines frénétiques et ce magasinage bien printanier qui a amené sacs de terre, fleurs et autres plantes dans le coffre du Corolla Cross, celui-ci nous a livré un beau 5,8 L/100 km sur essence ordinaire. Le groupe hybride de Toyota est très au point, et le pratique ordinateur de bord vous livre un bilan à la fin de chaque trajet, plusieurs s’étant faits à 50% en mode électrique, bien que cet hybride ne se branche pas. Mais malgré cette faible consommation, vous passerez souvent à la pompe vu que le réservoir de 40 litres en concède 7 à la version essence, question de loger la batterie. Au moment d’écrire ces lignes, le Corolla Cross demeure la seule option hybride de sa catégorie, mais le Subaru Crosstrek offrira bientôt cette option.

Valeur 8 / 10

À 34 845 $ avant frais pour le SE Hybride et 2 760 $ de plus pour le XSE Hybride, pas étonnant qu’il fasse être patient pour mettre la main sur un Corolla Cross électrifié! Vu son menu gabarit et du caractère plus citadin qui en découle, on préfère le SE dont le tarif se compare aux versions de mi-gamme de ses concurrents dont aucun n’est offert avec ce type de mécanique. Pour qui roule beaucoup en ville, l’écart de prix avec une version essence équivalente s’effacera rapidement. Il reste à voir ce qui adviendra de cette addition avantageuse une fois que l’incertitude entourant les tarifs commerciaux se sera évaporée (Mazda, qui assemble son CX-50 dans une usine conjointe en Alabama, a carrément cessé de l’importer au Canada).

Conclusion

Aussi conservateur que le C-HR n’était « flyé », le Corolla Cross a ciblé dans le mille des attentes de la clientèle de Toyota, mais aussi de celle des autres marques de VUS sous-compacts qui découvriront ici un véhicule des plus agréables à vivre, basique de finition, mais joliment équipé et muni en exclusivité (pour l’instant) d’une frugale mécanique hybride. Segment des plus chauds et terre d’accueil privilégiée des premiers acheteurs, ces petits utilitaires font très bien le travail pour qui a des besoins modérés en espace passager comme cargo et avec sa base de Corolla et sa mécanique de Prius, le Corolla Cross Hybride permettra à cette clientèle de dormir sur ses deux oreilles pour une bonne douzaine d’années, et ce, à budget modéré. Définitivement, Toyota a fait un carton avec son examen de reprise!

Caractéristiques
Cylindrée
2,0 L
Nb. de cylindres
L4
Puissance
196 ch @ 6 000 tr/min
Couple
139 lb-pi @ 4 400 tr/min
Consommation de carburant
5,2 / 6,2 / 5,6 L/100 km ville/route/comb
Volume de chargement
609 / 1 246 L
Modèle à l'essai
Toyota Corolla Cross Hybride SE AWD 2025
Prix de base
34 845 $
Taxe climatiseur
100 $
Frais transport et préparation
1 930 $
Prix tel qu’essayé
37 670 $
Équipement en option
795 $ (peinture Rouge cristal vibrant avec toit noir)

Rencontrez l'auteur

Daniel Beaulieu est un ingénieur en transports bilingue de la région de Montréal affligé d’une passion aigüe pour tout ce qui touche à l’automobile. Ayant fait ses débuts comme chroniqueur automobile / pigiste chez Car and Driver, Daniel est devenu par la suite collaborateur et réviseur au Guide de l’auto, à l’imprimé comme sur le web. Daniel s’est joint à la famille du groupe Trader en 2015 où il partage avec les lecteurs ses aventures sur quatre roues.