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Dans l’univers des VUS pleine grandeur, le GMC Yukon occupe une place à part, et ce, même s’il partage son squelette et plusieurs composantes avec ses cousins de plateforme que sont le Chevrolet Tahoe et le Cadillac Escalade. Conjuguant robustesse, capacités hors route et un confort relevé grâce à la suspension indépendante au deuxième essieu, il vise à séduire une clientèle qui refuse de choisir entre l’aventure et le raffinement.
Pour 2025, GMC rehausse un tantinet l’expérience avec la version AT4 Ultimate, la plus équipée jamais proposée dans cette déclinaison. Mais, est-ce suffisant pour qu’un acheteur habitué au luxe et au prestige d’une marque comme Cadillac fasse le saut du côté de GMC? Peut-être pas, mais pour le consommateur à la recherche d’un gros utilitaire cossu, cette variante capable de se débrouiller en conduite hors route s’avère un compromis fort intéressant.
Nous avons conduit l’utilitaire pleine grandeur pour voir de quel bois il se chauffe. Voici ce que nous avons retenu.
Design 8 / 10
Pour l’année-modèle 2025, le GMC Yukon a droit à sa première révision depuis son introduction en 2021. C’est d’ailleurs à ce moment que l’appellation AT4 a fait son apparition sur les flancs du VUS. Et cette nouvelle déclinaison AT4 Ultimate sert justement de prétexte pour célébrer les cinq ans d’existence de cette sous-gamme AT4.

Moins extravertie que les variantes Denali ou Denali Ultimate (avec ses jantes de 24 pouces), la nouvelle livrée AT4 Ultimate se contente plutôt de jantes de 20 pouces de diamètre, celles-ci étant enveloppées par des pneus hors route. Les écussons AT4 sont collés un peu partout sur la carrosserie massive du camion, tandis que les crochets de recouvrement (de couleur rouge) ne font que confirmer le côté plus « robuste » de l’utilitaire.
En plus des sabots redessinés, le GMC Yukon profite aussi de phares modernisés, d’une nouvelle grille de calandre et même d’une légère réorganisation du postérieur, notamment au niveau des écussons placés différemment pour le niveau Denali, mais aussi au chapitre du hayon et du pare-chocs traversé par ce quatuor de tuyaux d’échappement rectangulaires.
Puissance 8 / 10
Sous le capot, le moteur V8 atmosphérique de 6,2-litres est la seule option qui carbure à l’essence régulière, contrairement au niveau AT4 « sans Ultimate » qui peut aussi être commandé avec le V8 de 5,3-litres. Avec l’AT4 Ultimate, le moteur 6-cylindres en ligne turbodiesel Duramax de 3,0-litres de cylindrée constitue l’option la moins onéreuse pour mouvoir cette livrée. Celui-là livre 305 chevaux et 495 lb-pi.
Avec 420 chevaux en puissance et un couple tout aussi généreux de 460 lb-pi, le GMC Yukon AT4 Ultimate se déplace plutôt bien avec ce rugissant V8. En fait, toutes les motorisations disponibles avec le GMC Yukon – toutes livrées confondues – se montrent très bien adaptées au châssis du VUS.

Agrément de conduite 8 / 10
Le moteur fait équipe avec une boîte de vitesses automatique à 10 rapports. Et puisqu’il s’agit d’un véhicule basé sur un châssis échelle, le système quatre roues motrices est de mise. Il est donc possible de limiter la motricité aux deux roues arrière pour sauver un peu en consommation de carburant. En revanche, le GMC Yukon s’avère plus rassurant à conduire lorsque les quatre roues motrices entrent en fonction, surtout quand les conditions routières se détériorent. Et avec le mode 4RM Lent, le Yukon AT4 Ultimate peut même s’aventurer sur un chemin accidenté. La présence de cette suspension pneumatique contribue, quant à elle, à augmenter la garde au sol du camion, ne serait-ce que pour s’assurer de ne pas abimer les dessous du véhicule.
En conduite normale, l’imposant véhicule se comporte comme n’importe quel autre utilitaire de sa trempe. Son poids important, la lourdeur de sa direction et la rigidité de son châssis sont tous des qualificatifs propres au gros véhicule. En revanche, la présence de ces jantes de (seulement) 20 pouces de diamètre contribue à mieux absorber les irrégularités du bitume, surtout en cette période printanière où les routes sont particulièrement usées dans la grande région de Montréal.
Confort 8 / 10
L’essai récent de la nouvelle génération du Ford Expedition n’a fait que confirmer sa position en tant que champion du confort routier. Mais, les gros utilitaires de GM n’ont pas grand-chose à se reprocher à ce chapitre. Et au risque de se répéter, la présence de ces gros pneus accentue cette impression de flotter sur la route.

Quant à ces trois rangées de sièges en cuir, elles sont toutes suffisamment confortables pour les escapades en famille. On peut aussi souligner l’insonorisation du véhicule, quoique la motorisation turbodiesel est moins bruyante que le V8 qui émet un bruit sourd à cadence d’autoroute.
Habitabilité 8 / 10
L’une des forces de ces gros VUS, c’est de pouvoir « avaler » tout ce dont a besoin la famille : sac de hockey, poussette pour bébé, etc. Si le volume du coffre n’est pas aussi gargantuesque que celui offert dans la version XL du même véhicule, il le devient une fois que la troisième rangée est repliée dans le plancher. Et les passagers ne manquent absolument pas d’espace, quelle que soit la rangée où ils prennent place.
Sécurité 8 / 10
La dimension familiale de tout véhicule utilitaire est une excellente chose pour les consommateurs. Les constructeurs n’ont d’autre choix que de constamment relever la barre à ce chapitre. Pour 2025, le GMC Yukon AT4 Ultimate s’aligne avec le Denali Ultimate en ce qui a trait au nombre de dispositifs de sécurité présents à bord. Quant à l’équipement livré de série, il s’agrandit avec le freinage pour les piétons et les cyclistes, le freinage lors des manœuvres à reculons, l’alerte de détection des cyclistes sur les côtés et le freinage automatique d’urgence aux intersections.
On peut aussi ajouter le système d’aide à la conduite Super Cruise conçu pour plus de 750 000 milles d’autoroutes en Amérique du Nord. Ce dernier n’a pas bronché une seule fois pendant ce bref essai de quelques jours.

Convivialité 7 / 10
À l’intérieur, la mouture 2025 du Yukon tranche avec celle proposée jusqu’à l’an dernier. Contrairement aux récentes mises à jour apportées aux Cadillac Escalade et Chevrolet Tahoe/Suburban, le positionnement de l’information n’est pas horizontal, mais bien vertical. Le nouvel écran numérique de 16,8 pouces (en diagonale) prend beaucoup de place, heureusement d’ailleurs, car les grosses icônes sont plus faciles à sélectionner. Nous préférons toutefois la disposition horizontale des deux cousins GM. Quant à ce petit levier pour la boîte de vitesses, il s’agit du même que dans tous les récents produits du groupe américain.
Économie de carburant 7 / 10
Malheureusement, avec ce gros V8, la cote de consommation du Yukon en prend pour son rhume. La moyenne estimée par RnC (Ressources naturelles Canada) est de 15 litres aux 100 km, mais passer plus de temps en ville avec les nombreux arrêts/départs a une incidence assez directe sur ce que le véhicule consomme. Durant ce bref essai, l’ordinateur de bord s’est arrêté à un résultat plus « urbain » de 16,7 L/100 km.
Caractéristiques 9 / 10
En matière d’équipement, le GMC Yukon oblige le consommateur à se lever tôt. Avec cinq livrées disponibles (Elevation, AT4, Denali, AT4 Ultimate et Denali Ultimate), les possibilités sont nombreuses. Pour le choix de motorisations, seul l’AT4 peut sortir de l’usine avec l’une des trois options. Le véhicule est livrable avec des jantes de 20, 22 ou 24 pouces, cette dimension étant limitée aux variantes Denali. Le gros écran tactile de 16,8 pouces est installé sur tous les Yukon 2025, l’affichage tête haute qui n’a pas droit d’entrée à bord de l’Elevation et de l’AT4. Mentionnons aussi l’écran tactile arrière pour le contrôle de la climatisation arrière, lui qui n’est livrable que sur les deux plus onéreuses versions.


S’il est vrai que ce GMC Yukon AT4 Ultimate est plutôt riche au chapitre de l’équipement, c’est probablement à bord du niveau AT4 « régulier » qu’on retrouve le meilleur rapport prix/équipement.
Valeur 8 / 10
Avec un PDSF de 95 425 $ pour le Yukon Elevation, on ne peut pas parler d’une aubaine pour une famille nombreuse. Dans ce cas bien précis, le niveau AT4 Ultimate commande plutôt un PDSF de 124 999 $, et avec les options embarquées, le total se chiffre à 128 184 $ avant les frais de préparation et les taxes. Non, ce n’est pas donné, mais oui, c’est le prix à payer pour rouler à bord d’un VUS richement équipé. Pour sauver un peu, le Chevrolet Tahoe est une meilleure option.
Conclusion
Le segment des gros VUS pleine grandeur n’est pas aussi profitable qu’au sud de notre frontière. La raison est simple : le bassin de consommateurs est dix fois moins important. N’empêche, ces camionnettes à la sauce utilitaire répondent à un réel besoin pour certains d’entre nous, que ce soit pour le remorquage ou pour toute autre raison qui justifie un tel investissement. Et avec ce nouvel écusson intermédiaire, le constructeur détient peut-être un excellent compromis entre luxes et capacités hors route, en plus d’offrir un confort supérieur, grâce à ces roues au diamètre de 20 pouces.