Top 15, Papemobiles : les véhicules du pape depuis 100 ans
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Que vous soyez interpelés ou non par la religion, vous avez assurément entendu parler de l’élection d’un nouveau pape au Vatican. L’Américain d’origine Robert Francis Prevost, qui va prendre le nom de Léon XIV pour son règne, est devenu le jeudi 8 mai dernier le 265e souverain pontife de l’histoire.
Mais ce n’est pas la religion qui nous intéresse ici, vous l’aurez deviné, mais plutôt ce qui sert de moyen de transport à l’Évêque de Rome. Au fil de l’histoire, une panoplie de véhicules variés et fascinants ont servi le Saint-Père.
Nous en avons répertorié quinze qui méritent une attention particulière. On vous propose donc un petit d’horizon amusant, et un petit cours d’histoire au passage.
1 — Mercedes-Benz Nürburg 460 Pullman 1930


C’est en 1930 que débute une association qui existe toujours entre Mercedes-Benz et le Vatican. La firme allemande propose alors une limousine 460 Pullman au Vatican pour les déplacements du Pape Pie-XI. La voiture était dotée d’un toit ouvert qui permettait au pape de saluer la foule lors de ses déplacements. La grande surface vitrée du véhicule permettait aussi aux gens de voir le représentant de l’Église lorsqu’il était tranquillement assis sur son trône à l’intérieur. Dessinée par Ferdinand Porsche, la berline 460 Pullman avait été dévoilée au Salon de l’auto de Paris en 1928.
2 — Mercedes-Benz 300d Pullman Landaulet 1960




Au début des années 1950, après la Seconde Guerre mondiale, Mercedes-Benz présente une nouvelle série haut de gamme, la 300. Cette dernière va évoluer au fil de la décennie et en 1960, la compagnie va produire quelques éditions spéciales, dont deux modèles Landaulet profitant d’un empattement allongé et d’un toit surélevé. L’un sera livré au Vatican avec la configuration attendue à l’arrière, soit un fauteuil pour le pape du moment, Jean XXIII.
3 — Lincoln Continental Limousine 1964 par Lehmann-Peterson


Depuis 1979, la Papemobile fait souvent le voyage avec le représentant de l’Église lorsque ce dernier se déplace à l’étranger. Cependant, en certains endroits, des ententes sont signées avec des entreprises pour la création d’un modèle spécialement pensé pour le recevoir. C’était le cas dans les années 60 alors que Ford et le carrossier constructeur Lehmann-Peterson s’associaient pour modifier une limousine Lincoln Continental de 1964 pour la visite du pape Paul VI à New York, en 1965.
Fait amusant, le pontife va de nouveau utiliser cette voiture lors d’un voyage à Bogota, en Colombie, trois ans plus tard. Et parce que cette ville est située à 8600 pieds au-dessus du niveau de la mer, Ford avait dû modifier le moteur pour compenser la rareté de l’air.
4 — Mercedes-Benz 600 Pullman Landaulet 1965


C’est en 1963 que Mercedes-Benz va lancer son modèle Pullman le plus célèbre, la 600. Deux ans plus tard, une version conçue pour le pape était présentée. Cette dernière portait un toit surélevé de trois pouces. Ses portières arrière étaient plus larges de dix pouces et rejoignaient directement les portes d’avant. Elle va servir le Vatican jusqu’en 1985, mais ce sera de façon plus sporadique vers la fin. Cette voiture se trouve aujourd’hui au musée Mercedes-Benz de Stuttgart.
5 — Ford Bronco XLT 1980


De tous les véhicules papaux que l’on peut imaginer, le Ford Bronco est probablement le dernier qui nous traverserait l’esprit. Pourtant, c’est une version modifiée de ce modèle qui va servir pour la visite du pape Jean-Paul II à New York à l’automne de 1979. L’arrière du modèle avait été modifié pour recevoir un fauteuil, et des barres avaient été installées pour que le pape puisse se tenir et saluer la foule en plein déplacement. Ford avait remis le véhicule aux Services secrets américains qui en avaient pris la responsabilité le temps de la visite papale.
6 — Ford Transit (D2417) 1979

Lors de sa visite en Irlande, le pape Jean-Paul II aura l’honneur de se déplacer à bord d’un Ford Transit grandement modifié pour l’occasion. En fait, Ford avait fourni le châssis, alors qu’une entreprise nommée Obam s’était occupée de la modification du modèle. On craignait à ce moment une attaque terroriste (c’était courant dans ce coin du monde à l’époque avec les tensions politiques) et lors de la construction du modèle, la police surveillait constamment le site afin d’éviter toute interférence. Le Transit pouvait accueillir 15 personnes. On a ordonné sa destruction après la visite du pape, mais il a été conservé et s’est retrouvé dans un musée à Dublin.
7 — Star 660 M2 1979

Le pape Jean-Paul II était Polonais. Lors de sa visite dans son pays natal, il va faire appel à une entreprise nationale pour son véhicule de fonction. Le Star 660 était un produit militaire, donc suffisamment robuste pour la mission qu’on allait lui confier. Il s’agissait aussi d’un geste politique, car la Pologne faisait partie du bloc de l’Est, sous contrôle et influence communiste. Le choix d’un produit local était un geste de résistance douce. Ce véhicule a été détruit après la visite du pape, mais reconstitué il y a une quinzaine d’années, pour la postérité.
8 — Mercedes-Benz 230 G 1980


Le Pape Jean-Paul II a entrepris au début de son règne une série de voyages à travers le monde comme cela ne s’était jamais vu. C’est lui qui a rendu la Papemobile célèbre, et qui a aussi contribué à sa transformation en véhicule blindé après l’attentat contre sa vie, survenu en 1981. Une année plus tôt, Mercedes-Benz lui livrait le 230 G, devenu aujourd’hui le véhicule papal le plus populaire de l’histoire. La hauteur de la partie arrière atteint 2,8 mètres, ce qui permettait au pontife d’être debout pour les parades. Les vitres seront modifiées pour être blindées après l’attentat de 1981.
9 — Seat Panda 1982


En 1982, Jean-Paul II doit se rendre en Espagne pour une visite qui va s’étendre du 31 octobre au 9 novembre. Au début du mois d’octobre, les organisateurs réalisent une chose; la papemobile prévue pour le déplacement ni aucun autre véhicule officiel du Vatican ne peut se présenter dans les chemins étroits qui mènent à un Stade où une apparition publique est planifiée. On contacte alors la firme espagnole Seat, qui produit sous licence le petit Panda de Fiat. On modifie alors un modèle à temps pour la visite du Saint-Père.
10 — UMM Alter 1992

Lorsque le pape se rend au Portugal en 1992, on fait aussi appel à un constructeur local, UMM (Uniao Metalo Mecanica), qui produisait l’Alter, un véhicule tout-terrain plutôt spartiate qui a connu une certaine popularité en Europe à l’époque. En 1992, le plus célèbre UMM (l’Alter II) a été construit pour servir de Papemobile à Jean-Paul II lors de sa visite. Outre la couleur blanche typique de tous les véhicules papaux modernes, cette version à cinq portes et à carrosserie allongée était entièrement blindée, avec un arrière meublé pour accueillir confortablement le pape, avec la climatisation et des haut-parleurs reliés à un microphone.
11 — Mercedes-Benz ML 430 2002


Au tournant des années 2000, on commence à voir des véhicules de plus en plus sophistiqués servir le Vatican. C’est le cas de ce Mercedes-Benz ML430 de 2002, qui a servi le souverain pour la première fois lors d’une visite effectuée à Toronto, lors de la journée mondiale de la jeunesse. Le modèle était entièrement blindé. Si plusieurs anciennes papemobiles n’étaient pas équipées de moteurs puissants, ce n’est pas le cas ici alors qu’un V8 loge sous le capot. Disons que le véhicule n’était pas léger. Son coût de fabrication ? 500 000 $. Cependant, ce n’est pas l’Église qui le paie, mais bien Mercedes-Benz, qui en fait cadeau au Vatican, une tradition qui nous ramène à 1930. Cette papemobile va servir l’évêque de Rome jusqu’en 2012.
12 — Mercedes-Benz G500 Cabrio 2007

Le pape Benoît XVI reçoit en 2007 un VUS de Classe G personnalisé, un modèle qui a mis deux années à être développé en étroite collaboration avec le Vatican. La Papemobile, basée sur un modèle G500, a été conçue pour être utilisée par beau temps. Le modèle est équipé d’un pare-brise rabattable et de mains courantes pour assurer la stabilité du pape lorsqu’il se présente à la foule sur la place Saint-Pierre. À ce moment de l’histoire, le Vatican ne compte pas sur un seul modèle, mais bien sur un parc de véhicules papaux pouvant servir le pontife lors de différentes occasions.
13 — Mercedes-Benz Classe M 2012

C’est aussi le pape Benoît XVI qui va recevoir la nouvelle Classe M modifiée pour ses déplacements en 2012. Le modèle profite d’une plus grande surface vitrée, d’un meilleur éclairage à l’intérieur et un espace plus grand pour se ternir de bout. Parallèlement, Mercedes-Benz abaissait la hauteur du toit afin de faciliter le transport du modèle dans les avions.
À l’intérieur de la coupole, la compagnie a installé un nouveau trône et brodé des armoiries du Saint-Siège. Le modèle a fait ses débuts lors de la fête catholique de l’Immaculée Conception de 2012. Sur la photo, on reconnaît le grand patron d’alors chez Mercedes-Benz, Dieter Zetsche.
14 — Toyota Mirai 2019

Avouez-le, vous n’aviez pas anticipé l’apparition d’une Toyota Mirai comme véhicule papal. C’est pourtant la voiture qui va servir le pape François lors de la conférence des Évêques qui s’est tenue au Japon en 2019. Ce modèle fonctionnant à l’hydrogène venait répondre à une des préoccupations du pontife concernant la pollution environnementale. Le véhicule a bien sûr subi quantité de modifications à l’arrière. Outre le fauteuil que l’on retrouve à cet endroit, deux autres personnes peuvent s’asseoir dans ce modèle allongé. Des marches donnant accès au véhicule peuvent aussi être déployées à l’ouverture de la portière arrière droite. Cette Toyota Mirai fait aujourd’hui partie de la collection du Vatican.
15 — Mercedes-Benz G 580 EQ 2024

Enfin, le dernier modèle qui a été présenté au pape est un signe de notre époque et de l’avenir, alors que Mercedes-Benz remettait les clefs d’un VUS de Classe G tout électrique au Vatican.
Le modèle sera utilisé pour des événements locaux. Il a été développé en étroite collaboration avec le Vatican sur une période d’un an. Le groupe électrique compte quatre moteurs programmés pour les balades à faible vitesse. Le toit a été coupé à l’arrière des portières avant et la banquette arrière a été remplacée par un trône, réglable en hauteur et pivotant, pour donner toute la liberté de mouvement possible au Saint-Père. Le modèle peut aussi recevoir un toit rigide pour les journées pluvieuses.
Voilà qui met fin à notre petite tournée des véhicules papaux qui ont marqué l’histoire. Il y en a d’autres, bien sûr, car l’histoire de la relation entre le Vatican et l’industrie automobile ne date vraiment pas d’hier.