ASTUCES POUR ACHETER

Ces technologies qu’on aime, qu’on déteste… ou les deux

7 mai 2025  · 10 min de lecture

Résumé
Certaines technologies font consensus et rallient l’appui de la majorité. À l’inverse, d’autres sont plus polarisantes.

Les véhicules que l’on nous propose aujourd’hui sont de véritables laboratoires roulants. Bardés de technologies multiples, ils ont littéralement transformé la façon dont on se déplace sur les routes.

Connectivité Bluetooth, sièges chauffants, avertisseurs d’angles morts, freins ABS, rétroviseurs qui s’inclinent en marche arrière, éclairage d’ambiance, abondance d’écrans multimédias, clef numérique, bref, vous le voyez, ça va dans toutes les directions.

Utiles, inutiles, nuisibles ?

Quelle est l’utilité de chaque technologie ? Quel est son niveau d’appréciation par les propriétaires ? Il est clair que ça varie d’une à l’autre, car nous n’avons pas tous les mêmes goûts. Il est donc difficile d’analyser la chose de façon très objective, surtout lorsqu’une chose nous plaît… ou non.

Cependant, certaines technologies font consensus et rallient l’appui de la majorité. À l’inverse, d’autres sont plus polarisantes.

Comment établir un palmarès montrant ce que les gens aiment ou détestent, alors ? Disons que l’exercice ne peut pas faire l’unanimité et qu’il est certain de faire réagir.

Nous avons tenté la chose, en essayant de nous baser sur des faits, des réalités, des éléments plus tangibles.

Voici donc 10 technologies que l’on retrouve avec nos véhicules, des technologies que l’on aime, d’autres que l’on déteste, ainsi que certaines avec lesquelles nous entretenons une relation d’amour-haine.

1 — Sièges et volant chauffants

On pense sincèrement que dans le cas des sièges chauffants et du volant chauffant, on parle d’une avancée qui fait l’unanimité à travers l’industrie. Depuis leur arrivée, nous n’avons pas entendu de critiques à leurs sujets. Il faut se l’avouer, avec nos hivers froids et rigoureux, existe-t-il une sensation plus agréable que de se faire chauffer le popotin aussitôt qu’on démarre notre véhicule ?

Et que dire du volant chauffant ? Aussi réconfortant qu’un bon chocolat chaud.

Si nous avions une critique à formuler, c’est qu’avec certains modèles, les sièges mettent du temps à arriver à température, si bien que leur efficacité est moindre. Et certains volants sont tièdes, au mieux.

On préfère le principe du rond de poêle.

Au pire, ceux qui n’aiment pas peuvent désactiver ces éléments.

2 — Caméra pour angles morts

Les caractéristiques de sécurité sont de plus en plus nombreuses partout à travers le parc automobile. Certaines peuvent devenir frustrantes avec le temps, mais il est difficile d’être contre. Et laquelle est la plus intéressante, utile ? Chacun aura son opinion, mais les véhicules qui proposent un système de caméras pour angles morts ont une longueur d’avance.

Le fonctionnement est simple. À l’activation du clignotant, une image apparaît au tableau de bord, nous montrant l’état de la circulation là où l’on veut se diriger. Dans la circulation lourde, ou lorsque la température est exécrable, c’est d’une aide très précieuse.

3 — Alerte de collision frontale et freinage d’urgence automatique

Dans un monde idéal, jamais un conducteur ne serait distrait. Pourtant, la réalité est tout autre et c’est là que les systèmes d’alerte de collision frontale et de freinage d’urgence automatique se montrent très utiles.

Un conducteur alerte conservera toujours une distance sécuritaire avec le véhicule qui le précède, et pourra freiner à temps en cas de situation d’urgence. Or, on sait que la réalité est tout autre, soit lorsqu’on se fait couper sur la route ou que la circulation est très dense. En cas de distraction, par exemple si l’on se fait surprendre par un freinage très brusque devant soi, le fait que notre véhicule peut réagir avant nous est un élément rassurant qui peut nous éviter le pire.

4 — Le contrôle de la stabilité

Il en va de même pour le contrôle de la stabilité, un ange invisible qui est parmi nous depuis quelques décennies déjà. Nous n’aurons jamais toutes les statistiques à l’appui servant à prouver son utilité et connaître le nombre d’accidents et de décès évités grâce à lui, car justement, son intervention fait que des accidents et des vies sont évités et épargnés.

Son fonctionnement est simple. En cas de manœuvre d’urgence où l’on doit donner un important coup de volant, le système applique les freins à des endroits stratégiques pour que le véhicule conserve sa trajectoire, plutôt que le voir perdre le contrôle, voire capoter.

Avec tous les VUS sur la route, plus susceptibles de perdre le contrôle, on parle d’une technologie aujourd’hui devenue indispensable.

5 — Apple CarPlay et Android Auto

Dans les comptes rendus relatant nos essais automobiles, vous aurez remarqué qu’il est toujours question des applications Apple CarPlay et Android Auto. Ces dernières, qui nous permettent de lier nos téléphones intelligents au système multimédia, sont très appréciées des utilisateurs. Tellement que pour certains acheteurs, c’est un élément essentiel à l’achat d’un nouveau modèle.

À ce titre, il sera intéressant de voir si General Motors va persister et signer, elle qui retire tranquillement ces applis de ses véhicules, optant plutôt un système intégré de Google.

6 — Les touches tactiles

Maintenant, allons-y avec quelques technologies qui sont moins appréciées. 

En tête, les touches tactiles, devenues une véritable plaie à travers l’industrie. On comprend l’idée derrière, alors que les constructeurs veulent reproduire le genre d’interfaces auxquelles les gens sont habitués avec leurs tablettes et téléphones intelligents.

La différence, c’est qu’à bord d’un véhicule, on ne fait pas qu’appel aux commandes alors qu’on se trouve à l’arrêt, mais aussi lorsqu’on circule sur la route. Or, il n’y a rien de plus dangereux que de commencer à chercher des commandes tactiles à travers un menu pour réduire la force de la climatisation, par exemple, ou encore pour changer un poste de radio.

Idem pour des commandes comme les sièges chauffants, qui devraient toujours être assurés par un bouton physique, facile à repérer instinctivement.

Les constructeurs ne cessent de nous vanter les caractéristiques de sécurité de leurs véhicules. N’est-il pas ironique que nous ayons besoin de ces dernières, car certaines des fonctions avancées par leur modèle nous forcent à adopter des comportements qui ne sont pas très « sécuritaires » ?

7 — Rétroviseur à affichage numérique

 

La visibilité arrière et trois quarts arrière, de l’intérieur des véhicules modernes, est devenue une vraie farce. Il suffit de prendre le volant d’un modèle âgé de 20 ans ou plus pour réaliser qu’on ne voit plus rien de l’intérieur aujourd’hui. Les caméras de recul ont été une invention extraordinaire et elles ont sauvé des vies, mais c’est comme si elle avait donné la permission aux stylistes de dessiner des modèles où le simple fait de bien voir ce qui se trouve derrière les piliers B, de la position du conducteur, n’était plus vraiment important.

Les rétroviseurs à affichage numérique, qui diffusent au rétroviseur intérieur l’image captée par une caméra derrière, vont encore plus loin. Ils permettent aux designers de concevoir des modèles sans vitre arrière, comme avec le multisegment électrique Polestar 4.

Aussi, l’image affichée au rétroviseur ne conviendra pas à tous ceux qui portent des lunettes, car le point de focalisation n’est pas le même que lorsqu’on regarde vers l’avant.

Bref, elles vont peut-être plaire à certains conducteurs, mais dans l’ensemble, et en se fiant aux commentaires que l’on reçoit, les gens se passeraient bien de ce gadget qui ne fait qu’ajouter de la complexité à des véhicules déjà suffisamment complexes.

8 — Les alertes de sortie de voie

Depuis une dizaine d’années, les véhicules que l’on conduit sont dotés de systèmes d’alerte de sortie de voie, de maintien dans la voie, et de toutes sortes de dispositifs qui agissent souvent de façon intrusive.

En bout de piste, ça devient rapidement agressant. On prend une sortie d’autoroute et l’on colle un peu trop une ligne de démarcation, et voilà qu’un VA bip » se laisse entendre ou que le volant exerce une force pour nous ramener dans la voie.

On dépasse une remorque qui en prend un peu large sur l’autoroute et l’on colle la ligne de gauche, et voilà que le volant cherche à nous rapprocher de la remorque.

On comprend la prémisse derrière ces aides. C’est leur côté maternant qui devient agaçant. Heureusement, avec la plupart des véhicules, on peut les désactiver, mais avec certains modèles, il y a de ces aides dont on ne peut se débarrasser.

9 — Les clefs numériques

On se dirige de plus en plus vers les clefs numériques, c’est-à-dire des systèmes de codes qui nous donnent accès à nos véhicules. On connaît bien sûr depuis plus de 10 ans les clefs intelligentes, qui nous reconnaissent et déverrouillent les portières lorsqu’on s’approche de notre véhicule. Elles ne sont pas infaillibles et souvent, il faut sortir la clef de sa poche (ou du sac à main) pour avoir accès.

Avec les clefs intelligentes, il faut se fier à la technologie. Chez Volvo, on a récemment vu des cartes qui ressemblent à ce qu’on nous offre à l’hôtel servir pour l’accès au véhicule. Si seulement cela fonctionnait sans faille. Or, ce n’est pas le cas. Il y a encore trop d’incidence où le véhicule ne reconnaît pas ladite clef numérique.

Qu’est-ce qui ne fonctionnait pas avec la bonne vieille clef physique ? De plus, il était impossible de la pirater. Le seul inconvénient avec cette dernière, c’est que le conducteur devait déverrouiller manuellement les portières.

Misère. Serions-nous devenus des enfants trop gâtés par la technologie ?

10 — Les systèmes semi-autonomes (et bientôt entièrement autonomes)

On en parle depuis longtemps, et ces derniers commencent à faire leur apparition avec plus de modèles. Il y a quelque chose de fort impressionnant derrière tout cela, car lorsqu’on se laisse conduire sur une portion d’autoroute, sans avoir à intervenir, ça demeure épatant. 

Mais est-ce ce que l’on veut vraiment ? Si la machine se révèle plus fiable que l’humain et que les collisions avec blessés graves et décès réduisent de façon importante grâce à cette technologie, ne devrions-nous pas tous l’embrasser ?

La question mérite d’être posée. Le verdict n’est pas encore tombé concernant les systèmes de conduite automatisée.

Nous aimons autant que nous détestons, pour le moment, peut-être parce qu’on aime trop conduire chez Auto Hebdo.

Rencontrez l'auteur

Historien de formation, Daniel Rufiange a enseigné cette matière pendant 16 au secondaire avant de se tourner vers la chronique automobile, un métier qui lui permet de combiner ce champ de connaissance avec deux autres passions : l’écriture et l’automobile.