-
DESIGN9,0/10
-
Sécurité9,0/10
-
HABITABILITÉ8,0/10
-
CONVIVIALITÉ8,0/10
-
CARACTÉRISTIQUES9,0/10
-
PUISSANCE7,0/10
-
CONFORT9,0/10
-
AGRÉMENT DE CONDUITE7,0/10
-
CONSOMMATION DE CARBURANT8,0/10
-
VALEUR7,0/10
Le Lincoln Nautilus a tout d’abord fait son entrée sur le marché pour l’année-modèle 2019, mais peu de gens l’ont remarqué. Le cousin éloigné du Ford Edge a été commercialisé sous l’appellation MKX, mais depuis quelques années, la stratégie de nomenclature a petit à petit délaissé les « lettres » au profit de véritables noms (Corsair, Aviator, etc.).
Pour ce deuxième opus, Lincoln ne s’est pas contenté d’ajouter une bonne dose de luxe à un Ford Edge en fin de cycle. La production du « deux rangées » intermédiaire a non seulement été relocalisé en Chine, ce qui a obligé Ford Canada à revoir la vocation de son usine ontarienne d’Oakville, mais on peut même parler d’une petite révolution pour le multisegment le plus accessible après le Corsair.
Voici ce que nous avons retenu d’un multisegment américain, anciennement assemblé au Canada, qui nous provient désormais de Chine, et qui a été essayé au même moment où l’administration Trump lançait sa guerre commerciale avec ses voisins.
Design : 9/10
L’apparence d’un véhicule, c’est toujours une question de goût, mais face au VUS qui avait même reçu une refonte de mi-parcours en 2021, le nouveau Nautilus redéfinit à lui seul l’identité de la marque, tellement en fait que l’Aviator et le Navigator arborent une devanture redessinée – et inspirée du Nautilus – pour 2025. On y retrouve donc ce nouveau grillage noir lustré traversé par cette bande lumineuse qui s’attache aux blocs optiques placés de part et d’autre. Dans le cas qui nous intéresse, l’écusson Lincoln était même illuminé, un minime détail qui a tout de même influencé un conducteur d’utilitaire Lincoln (également muni du logo scintillant) à nous saluer sur l’autoroute lorsque nous l’avons dépassé sur la voie rapide.
Et l’opération charme ne s’arrête pas uniquement à ce nouveau bec. De profil, le Nautilus reprend une recette tout d’abord introduite par la berline Continental. On y retrouve en effet ces poignées de portières électriques à la base de la fenestration. Il s’agit là d’une belle manière de dissimuler celles-ci, sans avoir recours à un mécanisme complexe qui risque de briser au fil du temps. Quant au postérieur, il se distingue surtout par ce « monofeu » qui descend sur les ailes de part et d’autre. Et avec ce groupe optionnel Ensemble décor Jet (3 750 $), le Nautilus troque son jogging quotidien pour son uniforme de compétition avec les jantes de 22 pouces et plusieurs détails peints en noir lustré, notamment.
Habitabilité : 8/10
Même si le nouveau multisegment vient de loin, son format est on ne peut plus conventionnel… pour la catégorie du moins. En fait, les habitués du modèle seront déçus d’apprendre que le volume dans le coffre a perdu quelques litres. Rien de bien grave toutefois.
En revanche, l’espace à la deuxième rangée est généreux et peut l’être davantage avec cette banquette 60/40 qui peut avancer ou reculer au besoin. Même constat à l’avant avec ces superbes sièges de niveau Navigator. La console centrale est, à mon avis, un peu haute pour le coude droit, mais il s’agit là d’un détail. D’ailleurs, cette impression de grandeur est amplifiée par cette planche de bord très basse qui laisse toute la place à ce très large écran incurvé de 48 pouces.
Convivialité : 8/10
Il est d’ailleurs tout à fait normal de se poser des questions sur cet arrangement. Tout cet affichage numérique devant les occupants brise la tradition imposée par une majorité de constructeurs. Les concepteurs de Lincoln, pour une fois, ont décidé de changer la recette et le moins que l’on puisse dire, c’est que ça fonctionne. Durant le jour, toutes ces informations livrées en grosses lettres sont d’une facilité déconcertante à consulter, mais aussitôt qu’il fait noir à l’extérieur, ce super écran prend tout son sens. Nul besoin d’un affichage tête haute avec ce gros écran, tandis que les commandes placées sur le volant en forme d’ellipse s’accompagnent d’une fenêtre explicative (un « pop-up » si vous préférez l’expression anglophone) directement dans le champ de vision du conducteur.
Bon, la disposition des touches P-R-N-D-L demande un certain temps pour s’acclimater et les touches chromées disposées autour de cette grosse molette réservée au volume de la chaîne audio sont difficiles à lire lorsque le soleil envahit la cabine. Et on peut même critiquer l’écran tactile qui fait office de lien avec tout cet affichage qui est placé trop bas et qui devrait au minimum être légèrement incliné vers celui ou celle qui tient le volant, mais pour le reste, la configuration de la première rangée impressionne.
Sécurité : 9/10
Le Nautilus peut être commandé avec le système d’aide à la conduite Blue Cruise, mais avec cette livrée Reserve, la plus récente version (1.2) du dispositif est livrée de série. Dans le cas qui nous intéresse, le très onéreux ensemble 203A (à 12 750 $) était sélectionné, mais ce dernier ajoute une kyrielle de luxes et de commodités.
Au chapitre des systèmes embarqués, on note la présence de capteurs de stationnement tout autour du véhicule, le stationnement assisté, la surveillance des angles morts avec avis de circulation transversale, la caméra 360 degrés, la détection des piétons, le régulateur de vitesse adaptatif, le système de suivi de voie avec avertisseur d’angle mort, la direction à assistance électrique, l’assistance de direction évasive, le freinage après collision et bien plus encore.
L’IIHS a testé le multisegment récemment et lui a accordé la bonne note de Top Safety Pick+, tandis que la NHTSA a attribué la mention cinq étoiles à l’utilitaire.
Confort : 9/10
Avec des sièges enveloppants et ajustables dans toutes les directions, le Nautilus n’a rien à envier à la concurrence au chapitre du confort. Et au risque de me répéter, la banquette arrière est également fort accueillante pour deux ou trois passagers, le plancher étant à peine surélevé au centre.
On ne peut pas oublier de parler de l’insonorisation du Nautilus, l’utilitaire qui profite de vitres acoustiques à l’avant en plus de la technologie de contrôle actif du bruit. Certes, les plaintes du 4-cylindres turbo de 2,0-litres se font entendre lorsque le pied droit s’enfonce dans le plancher, mais à vitesse de croisière, l’utilitaire s’est montré silencieux, et ce, malgré la présence de ces immenses jantes de 22 pouces.
Agrément de conduite : 7/10
Précisons-le tout de suite : le Nautilus n’est pas conçu pour soulever des émotions fortes. Sa mission est surtout d’offrir un niveau de confort supérieur et une conduite rassurante. D’ailleurs, les plus sévères trouveront peut-être que les 250 chevaux du bloc de deux litres sont un peu justes pour des accélérations musclées, mais dans 95 % des cas, ce moulin « fait la job », comme le veut l’expression populaire. Il sera intéressant de voir quel sera le rendement de la variante hybride qui, avec sa paire de moteurs électriques, livre plutôt 310 chevaux, mais bon, il faudra attendre de mettre la main sur cette variante électrifiée avant de tirer nos conclusions.
Le multisegment a tout de même bien performé dans la neige et la glace lors de cette semaine hivernale, l’utilitaire qui a démontré une bonne précision avec ses jantes de 22 pouces, et ce, malgré une direction très légère. La forme du volant est également inhabituelle et il aurait été intéressant d’avoir des palettes pour le changement des rapports, mais bon, le Nautilus en est privé. Un autre détail relevé pendant cet essai routier est l’espace limité réservé au pied gauche pour le conducteur. Votre humble serviteur porte du 10 comme grandeur de botte d’hiver – tout ce qu’il y a de plus normal –, mais il s’est heurté à ce repose-pied moins accueillant que le reste du véhicule.
Pour vraiment profiter de tout le potentiel du Nautilus, il est préférable de sélectionner le mode de conduite Excite qui optimise le passage des rapports de la boîte de vitesses et augmente la sonorité de la motorisation.
Puissance : 7/10
Le groupe motopropulseur déjà en service à bord du Ford Escape – et du Lincoln Corsair – est bien adapté pour cette plateforme – la même que pour les deux multisegments compacts –, mais face aux ténors sportifs de la catégorie, cette version du Nautilus est quelque peu en retrait.
Consommation : /10
Ici aussi, le temps froid a rapidement eu un effet sur la moyenne de consommation du Nautilus. L’ÉnerGuide de RnC annonce une moyenne de 9,8 L/100 km, mais avec plusieurs kilomètres parcourus en ville et une température froide au possible, l’ordinateur affichait un résultat de 12,2 litres aux 100 km après une semaine au volant.
À titre de comparaison, la variante hybride serait capable d’une moyenne de 7,7 L/100 km.
Caractéristiques : 9/10
Bien installée au sommet de la gamme, la livrée Reserve s’accompagne d’une très longue liste d’équipements, tant sur le plan technologique que de la qualité des matériaux. Avec cet ensemble optionnel 203A, le Nautilus passe à un autre niveau, notamment avec cette chaîne audio Revel à 28 haut-parleurs, les sièges ajustables en 24 positions, toute la kyrielle de dispositifs de sécurité, la navigation Google Maps, la recharge sans fil pour appareil intelligent, les jantes de 22 pouces, le démarrage à distance, le téléphone comme clé, les sièges chauffants aux deux rangées, ventilés et massants à la première rangée et bien plus encore. Quant au niveau Première, il n’est vraiment pas dépourvu avec ses jantes de 19 pouces, le système BlueCruise pour quatre ans, l’insonorisation à la première rangée, la chaîne audio à 10 haut-parleurs, le système de navigation Google Maps, la recharge sans fil et bien plus.
Valeur : 7/10
Avec l’inflation des dernières années et la position du Nautilus dans l’univers luxueux de l’automobile, il est tout à fait normal que le PDSF soit de 61 900 $. Une fois les options incluses, le prix d’achat passe toutefois à 79 450 $, une somme assez salée pour un véhicule qui, il n’y a pas si longtemps, n’était qu’un Ford Edge endimanché. Or, le Nautilus a rehaussé son jeu d’un ou deux crans et quand on jette un coup d’œil à ce qui existe ailleurs comme option équivalente, on se rend rapidement compte que c’est le prix à payer.
Conclusion
Le Lincoln Nautilus n’est pas un véhicule parfait et il est probable que son aménagement intérieur ne vous séduise pas. Mais, donnez-lui une deuxième chance, car il pourrait vous surprendre, ne serait-ce que parce qu’il est anticonformiste.
Cylindrée | 2.0L |
---|---|
Nb. de cylindres | L4 turbo |
Puissance | 250 ch @ 5,500 rpm |
Couple | 280 lb-pi @ 3,000 rpm |
Consommation de carburant | 11.2 / 8.1 / 9.8 cty/hwy/cmb |
Volume de chargement | 1,030 / 2,018 L |
Modèle à l'essai | Lincoln Nautilus Reserve 2025 |
Prix de base | 61 900 $ |
Taxe climatiseur | 100 $ |
Frais transport et préparation | 2 395 $ |
Prix tel qu’essayé | 79 450 $ |
Équipement en option
Groupe optionnel 203A (12 750 $), Couleur Tapis rouge (950 $), Ensemble Jet Décor (3 750 $)
|