Kia Carnival Hybride SX+ 2025 : essai routier

Le segment des minifourgonnettes n’est pas celui qui connaît les plus grands bouleversements depuis plusieurs années. Certes, l’arrivée d’une variante hybride rechargeable chez Chrysler a changé la donne en 2017, tout comme l’introduction de la plus récente Toyota Sienna en 2021, exclusivement hybride, mais au-delà de ces deux modèles, l’élément nouveauté est bien mince dans le camp des « minivans ».

Mais, ça, c’était avant l’arrivée de cette nouvelle version hybride de la Kia Carnival pour 2025. À ce sujet, sachez que les stratèges ont préféré offrir une minifourgonnette à deux personnalités : une munie du moteur V6 bien connu du public, et une autre dotée de la motorisation hybride du géant coréen.

C’est au volant de cette hybride familiale que nous avons repris la route, l’instant de quelques jours en ce début d’année 2025. Voici ce que nous avons retenu de cet essai réalisé par un temps glacial.

Design : 8/10

L’apparence n’est certainement pas la priorité pour l’acheteur type de minifourgonnette. Ce dernier est bien au fait du format encombrant – et un peu moins racé – du fourgon familial, mais bon, puisqu’il faut trancher, mentionnons tout de même que l’exemplaire prêté était une livrée SX+, la plus cossue de la gamme et la seule disponible avec ces jantes imposantes au diamètre de 19 pouces. La couleur Bleu tempête avait été sélectionnée et s’agençait plutôt bien avec les détails noirs et argentés tout autour de la caisse.

Pour 2025, le département de design a tenu à rehausser l’apparence de la Carnival, notamment avec cette devanture élargie au chapitre de la grille de calandre et ces blocs optiques définis par ces feux de jour couleur orangée. Si la silhouette générale demeure inchangée – on aime toujours ce détail « façon métal brossée » derrière le pilier C –, l’arrière accueille sans surprise un « monofeu » de position qui descend même sur les ailes arrière. Quant à la portion électrifiée, le seul indice de sa présence est ce petit écusson « HEV » sur le coffre de la fourgonnette. Durant l’essai, plusieurs curieux ont souligné la prestance du modèle, la Carnival qui est probablement la minifourgonnette la plus « utilitaire » de la catégorie avec sa carrure affirmée.

Sécurité : 9/10

Personne ne sera étonné d’apprendre que l’aspect sécurité est important à bord d’un véhicule aussi familial. Déjà, la livrée LX+ (la plus abordable) reçoit plusieurs dispositifs de sécurité comme la conduite assistée sur autoroute, la commande automatique des feux, l’assistance d’évitement de collision dans les angles morts, l’assistance d’évitement de collision transversale arrière, l’assistance d’évitement de collision frontale, l’assistance de maintien de voie, l’assistance de suivi de voie, l’alerte de perte d’attention du conducteur et l’alerte de présence d’occupants à l’arrière. Sur le niveau supérieur (EX), cette alerte de présence d’occupants à l’arrière a droit à un capteur. Quant à l’échelon le plus luxueux (SX+), une assistance d’évitement de collision pendant le stationnement en marche arrière et des capteurs de stationnement latéraux se greffent à la liste des systèmes de sécurité.

Du côté américain, seule la version 2023 avait été testée par l’IIHS, la minifourgonnette qui avait obtenu la mention Top Safety Pick. Quant à la NHTSA, elle n’a pas encore testé la plus récente génération du modèle.

Habitabilité : 9/10

Bien entendu, avec une minifourgonnette, l’espace intérieur est digne d’un petit appartement et la Carnival se montre aussi invitante que tous les autres protagonistes. Bon, la présence de ces fauteuils ottomans à la deuxième rangée complique un peu l’accès aux places arrière, mais outre ce détail, la Carnival est très logeable. En fait, il est même dommage qu’une banquette ne soit pas disponible avec l’écusson SX+.

Ajoutons également que ces deux sièges ajustables à la deuxième rangée ne peuvent être repliés dans le plancher comme c’est le cas chez Chrysler avec la technologie Stow’n’Go. Sans surprise, la Carnival, à l’instar de ses rivales, vient aussi avec une multitude de rangements dans l’habitacle.

Convivialité : 7/10

Devant les passagers de la première rangée, la planche de bord a évolué, notamment en ce qui a trait à ce panneau rectangulaire regroupant l’écran d’information (derrière le volant) et l’infodivertissement au centre. Bien que la qualité des graphiques n’ait pas changé, la forme incurvée du panneau, elle, est de nouvelle facture, tout comme la disposition de certaines fonctions haptiques sous les buses de ventilation centrales. Ce panneau à double fonction (pour la climatisation et les boutons-raccourcis au quotidien) demeure un irritant, surtout lorsqu’il faut modifier les paramètres de la température en pleine circulation lourde.

À la console centrale, on a également troqué le traditionnel levier de la boîte de vitesses (toujours présent dans la version à moteur V6) pour cette molette de sélection. Et la position de petits leviers pour le volant chauffant et les sièges chauffants/ventilés est appréciée en hiver.

Confort : 8/10

Les sièges des deux premières rangées sont très confortables et la présence d’appui-bras ne fait que bonifier cette prémisse. Quant à la possibilité de se reposer sur les sièges au centre, disons que cette flexibilité est plus que bienvenue, surtout lorsque le véhicule est arrêté avec les dossiers repliés vers l’arrière. En revanche, c’est un peu moins « moelleux » au troisième rang, mais les enfants n’y verront que du feu, surtout avec les ports USB pour recharger leurs appareils intelligents pendant le trajet.

Agrément de conduite : 6/10

Aucun automobiliste n’achète une minifourgonnette pour son plaisir de conduite. Les suspensions confortables provoquent un peu de roulis, la direction est floue et l’absence de rouage intégral dans ce cas-ci n’aide pas la cause du fourgon lorsque la chaussée est glissante (lors des départs arrêtés). C’est possiblement le talon d’Achille de la Carnival hybride face à la Sienna de Toyota qui, rappelons-le, peut être commandée avec quatre roues motrices.

À quelques reprises, les roues motrices se sont mises à patiner pour s’extirper d’une plaque de glace sur la route à un feu rouge. N’allez pas croire un seul instant que le rouage intégral de la Sienna est aussi performant que celui d’une Subaru WRX, mais pour les premiers mètres, cette motricité accrue est ce qui manque à la minifourgonnette Kia.

Puissance : 7/10

Avec une puissance combinée de 242 chevaux et un couple maximal de 271 lb-pi, la motorisation de la Carnival hybride n’est pas une usine d’adrénaline, mais puisqu’il s’agit surtout d’un « transporteur » de marmaille, ces statistiques – le couple est supérieur à celui de la Carnival V6, mais pas la puissance – ne sont aucunement problématiques.

Rappelons que la version hybride de la minifourgonnette jumelle le 4-cylindres turbo de 1,6-litre de cylindrée à un moteur électrique alimenté par une batterie et une boîte de vitesses automatique à six rapports. Il arrive assez souvent que le petit 4-cylindres s’exprime haut et fort, mais grâce à l’unité automatique, il y a un semblant de sportivité qui se dégage du fourgon familial.

Consommation : 8/10

Réalisé à des températures plus froides, l’essai routier ne s’est malheureusement pas approché des 7,2 L/100 km estimés par Ressources naturelles Canada (RnC). En fait, la moyenne de 8,7 L/100 km s’explique par ces quelques séances de patinage (au départ arrêté), mais aussi par une portion autoroute qui a gonflé les chiffres de consommation de la Carnival électrifiée.

Caractéristiques : 9/10

Il est impossible de trouver aussi bien équipé que dans cette livrée SX+. L’échelon EX n’est vraiment pas à ignorer, mais pour ceux et celles qui veulent tout, la Carnival la plus cossue est tout indiquée avec sa chaîne audio Bose, son écran d’information derrière le volant, l’affichage tête haute, l’écran panoramique à 360 degrés, sans oublier l’écran de visualisation des angles morts. La Carnival SX+ est également la seule de la gamme à proposer ces deux fauteuils chauffés et ventilés au deuxième rang. D’ailleurs, la sellerie de cette livrée est en cuir véritable, contrairement aux LX+ et EX.

Valeur : 7/10

Ici, l’élément le plus alléchant de cette Carnival hybride est sa consommation. Oui, la qualité des matériaux et de l’assemblage sont dignes de mention, mais quand un véhicule aussi gros réussi à gober moins de 9 L aux 100 km en hiver, il faut le souligner. Il faut toutefois accepter de débourser plus de 55 000 $ pour passer au niveau SX+. Comme c’est souvent le cas, le modèle médian (EX) est riche en équipements, mais son PDSF est de 49 445 $, soit le prix de base de certaines rivales comme l’Odyssey de Honda pour ne nommer que celle-là.

Conclusion

Le constructeur coréen fait bien de s’intéresser à l’option hybride dans le créneau des minifourgonnettes, surtout en conservant la Carnival à moteur V6 pour les conducteurs qui remorquent à l’occasion. Un rouage intégral viendrait compléter une offre déjà étoffée, mais les stratèges Kia ne veulent probablement pas enlever des ventes au Telluride, presque aussi logeable, et qui est équipé d’office des quatre roues motrices.