ESSAI ROUTIER

Ford Explorer 2025 : une virée en Alberta pour retomber en amour avec l’utilitaire

12 févr. 2025  · 8 min de lecture

Résumé
Un voyage en famille m’a récemment réconcilié avec le format utilitaire.

Calgary, AB – Cette année, la période du temps des fêtes a pris un tournant inhabituel au sein de mon clan. Mon épouse et moi avons pris la décision de s’exiler loin du Québec pour les célébrations de fin d’année. Mais contrairement aux choix populaires, comme le séduisant temps chaud des Antilles ou le riche héritage culturel de l’Europe pour ne nommer que ceux-là, notre destination se trouvait simplement à l’autre bout du pays, à Calgary plus précisément. Oui oui, vous avez bien lu… Calgary!

La raison de ce périple dans l’ouest canadien était fort simple : une première visite chez la belle-famille qui habite ce coin de pays depuis plusieurs années déjà. Et puisque Calgary, ce n’est pas l’Antarctique, j’ai contacté un ou deux constructeurs afin de pouvoir mettre la main sur un véhicule d’essai. C’est mon métier après tout! Et pour mettre un véhicule à l’épreuve, il n’y a rien de mieux que de le soumettre aux rigueurs hivernales, mais surtout au test ultime, soit d’avaler plusieurs passagers en même temps.

Pour l’occasion, Ford Canada s’est manifesté en me proposant le nouvel Explorer redessiné pour 2025. Pour ce contact hivernal, la livrée Platinum s’est avérée fort suffisante pour nos déplacements albertains. D’ailleurs, la présence du « petit » moteur sous le capot a sans aucun doute abaissé la facture de carburant. Rappelons que l’écusson Platinum est le seul de la gamme à pouvoir être commandé avec le 4-cylindres turbo de 2,3-litres ou le pimpant V6 biturbo de 3,0-litres emprunté à la version ST. Mais, pour cet essai, c’est le moulin de base qui propulsait l’utilitaire.

J’ai donc accepté le défi de conduire l’utilitaire américain dans la région de Calgary pour une dizaine de jours, un essai un peu plus long qu’à l’accoutumée qui m’a même permis de me réconcilier avec le multisegment à trois rangées de Dearborn.

Portrait d’un véhicule familial qui se distingue notamment par son agrément de conduite certain.

Une refonte qui fait du bien

Il faut l’avouer, les débuts de cette sixième génération du modèle ne se sont pas déroulés comme prévu au sein du géant américain. Des troubles de qualité initiale et plusieurs campagnes de rappel sont notamment à l’origine de ce départ mi-figue mi-raisin, mais avec les années, il semble que Ford ait apporté suffisamment de correctifs pour que le véhicule se classe finalement parmi les plus recommandés du populaire site web consumerreports.org. Du moins, c’est le cas pour l’année-modèle 2025, celle qui fait l’objet de cet essai sur fond de vacances.

À ce chapitre, je dois le mentionner, je n’ai pas observé d’irrégularités déconcertantes au chapitre de l’assemblage extérieur ou de la qualité de certains matériaux dans l’habitacle. Oui, c’est vrai qu’un peu plus de rigueur serait bienvenue, mais face au millésime 2020 du même véhicule, l’Explorer renouvelé fait beaucoup mieux.

Certes, les modifications extérieures apportent probablement une brise de fraîcheur à l’ensemble, mais c’est vraiment à l’intérieur que l’Explorer 2025 se distingue davantage. Terminé l’écran tactile placé à la verticale au centre. Les stratèges de Ford ont compris qu’un écran tactile placé à l’horizontale cadrait mieux avec les besoins des automobilistes. Il est en effet plus facile de consulter l’écran de cette manière, quoique le retrait de certains boutons traditionnels – comme ceux de la climatisation par exemple – ne soit pas aussi ergonomique au quotidien.

Il est vrai que ces commandes sont relativement faciles d’accès dans l’écran, mais avec les bosses sur la route, il arrive à l’occasion de manquer la commande voulue et puisqu’il faut quitter la route des yeux pendant quelques instants, ce n’est pas très sécuritaire.

Le choix de la molette pour la sélection des rapports de la boîte de vitesses est également un sujet épineux, mais son utilisation demeure aisée, à l’instar des quelques autres fonctions qu’on retrouve à la console centrale, notamment cette autre molette pour trouver son mode de conduite idéal.

Pour le reste, l’Explorer 2025, en livrée Platinum dans ce cas-ci, se frotte aux produits de la gamme Lincoln avec sa planche de bord recouverte de tissus et le cuir souple qui habille la sellerie du VUS. Le confort aux deux premières rangées est digne de mention, tandis que l’espace au troisième rang est surtout là pour dépanner… et surtout pour des passagers pas trop grands! Temps des fêtes oblige, les deux sièges d’appoint escamotables (de manière électrique par-dessus le marché) se sont avérés très utiles pour transporter les plus jeunes à quelques reprises

 

Un véhicule plus athlétique qu’il en a l’air

Ironiquement, le sort a voulu que j’essaye le millésime 2025 du Ford Explorer à un lancement local en banlieue de Montréal plus tôt au mois de novembre dernier, mais ce premier contact a eu lieu sous des conditions automnales. Déjà, à ce moment, l’Explorer m’était apparu comme l’un des plus agiles de son groupe, sans sacrifier le confort général.

À notre arrivée à Calgary deux jours avant Noël, le mercure oscillait au-dessus du point de congélation (!) et la neige brillait par son absence. Les premiers kilomètres en sol albertain se sont donc déroulés sur le sec. Après un pèlerinage « obligatoire » à la Calgary Tower au centre-ville, nous sommes retournés à notre lieu de séjour après quelques emplettes de dernière minute. Merci au grand coffre de l’Explorer (lorsque les sièges d’appoint sont repliés dans le plancher) qui a avalé quelques sacs sans rouspéter.

Les conditions hivernales sont revenues juste à temps pour une expédition à la montagne. Destination Sunshine Village, non loin de Banff, à une heure et demie de Calgary. Toutefois, les routes étaient très bien dégagées pour ce premier trajet prolongé qui m’a permis de découvrir que les Albertains aiment rouler à des cadences un peu plus élevées qu’au Québec. Avec une limite imposée à 110 km/h sur certains tronçons, la vitesse de 130 km/h est largement tolérée. 

Moins musclé que le moteur V6 de l’Explorer ST, le 4-cylindres turbo de 2,3-litres de cylindrée s’est malgré tout bien débrouillé avec la circulation dense roulant vers l’ouest. Qui plus est, j’ai pu essayer le système BlueCruise pendant la portion plus monotone du trajet. Efficace et facile à mettre en marche, l’aide à la conduite sur autoroute n’a pas pu relier les 135 km qui nous séparait de la montagne sans intervention humaine. En fait, à la moindre hésitation, BlueCruise me demandait de reprendre le contrôle du volant. Ce n’est donc pas encore parfait, mais le système demeure étonnant. Sur le chemin du retour, l’autoroute plus enneigée n’a pas posé problème, que ce soit pour la tenue de route ou même pour ce système de conduite automatisé sur autoroute.

Là où l’Explorer Platinum 2025 a brillé, c’est par son agrément de conduite, surtout avec le mode Sport engagé. La sonorité augmentée du 4-cylindres est plus rauque, les rapports de la boîte de vitesses font révolutionner la mécanique plus haut et la direction est plus lourde. Mais, l’Explorer était déjà l’un des plus sportifs de la catégorie, depuis que la haute direction a priorisé une plateforme à roues motrices arrière. Il en résulte un VUS plus amusant à conduire sur les chemins plus sinueux. Même les dérapages contrôlés sont facilement contrôlables, l’Explorer qui rappelle presque la conduite d’une familiale européenne par moments.

Le mot de la fin

Là où le bat blesse, c’est lorsqu’il faut ravitailler le véhicule en essence. L’Explorer est plus sportif, mais il consomme en conséquence. Même en plaçant le véhicule en mode Eco sur l’autoroute en prenant soin de ne pas trop malmener la pédale de droite, le véhicule a terminé avec un résultat de 11,8 L/100 km après ce passage en Alberta, soit à peine un dixième de point sous la moyenne estimée par Ressources naturelles Canada.

Mais, dans un segment où le plaisir de conduite est loin d’être une priorité, il est presque rafraîchissant de constater que l’Explorer mise avant tout sur ses qualités d’athlètes, et ce, sans trop pénaliser ses occupants dans la colonne du confort ou des commodités.

Rencontrez l'auteur

Ayant étudié en journalisme à l’Université de Montréal, Vincent Aubé a décidé de joindre l’utile à l’agréable en consacrant sa carrière à couvrir tout ce qui a quatre roues et un volant.