Avis d'expert

Volkswagen Taos 2025 : premier essai

Avant le début de la présente décennie, quiconque se pointait chez Volkswagen à la recherche d’un petit véhicule pratique pouvait se tourner vers la Golf. Elle se déclinait en version de base à cinq portes, mais aussi en variante familiale. Avez-vous déjà oublié les Golf Sportwagen et Alltrack ?

On pleure toujours leur départ du catalogue, tout comme celui des variantes de base de la Golf, qu’on ne retrouve qu’en configuration sportive aujourd’hui (GTI et R).

La mode est au VUS, vous le savez bien. Ainsi, aujourd’hui, celui ou celle qui souhaite un petit véhicule pratique chez Volkswagen doit se tourner vers le Taos, lancé en 2021 comme solution de rechange à la Golf. Ce produit n’est pas inintéressant, mais il ne remplacera jamais celle qui a été la voiture chouchou d’une génération de Québécois.

Le Taos fait bien depuis ses débuts, toutefois, tellement qu’il est pour le moment le véhicule le plus vendu de la marque au pays. Que l’on aime ou non les décisions prises, force est d’avouer que la stratégie a fonctionné.

Pour l’année 2025, Volkswagen offre à son VUS sous-compact une mise à niveau de milieu de cycle qui va lui permettre de rester au goût du jour jusqu’à son éventuelle refonte. Au menu, on a droit aux traditionnelles retouches esthétiques (extérieur et intérieur), mais aussi à une révision mécanique, en plus d’ajouts à la dotation.

Faisons le tour ensemble.

Un style plus homogène

Lorsque les constructeurs réservent à leurs modèles des changements au milieu d’un cycle de production, les retouches esthétiques apportées sont souvent mineures. Ce n’est pas le cas avec le Taos. Volkswagen a passablement retravaillé l’avant, avec un nouveau parechoc, une calandre repensée, ainsi qu’une grille plus mince. Les phares sont aussi plus effilés, et avec certains modèles, ils peuvent être reliés par une bande lumineuse, la grosse mode à travers l’industrie.

À l’arrière, sans surprise, on retrouve aussi une bande rouge qui fait le pont entre les feux. Autrement, on profite de nouveaux designs pour les jantes de 17 à 19 pouces, alors que trois couleurs sont ajoutées à la palette. En somme, le Taos 2025 arbore une robe plus moderne, plus élégante.

Les versions

Rien ne change en ce qui a trait aux versions. On retrouve toujours les modèles Trendline (traction ou rouage 4Motion), Comfortline (et Comfortline Black Edition) et Highline. Voici à quoi ressemble l’offre :

  • Trendline (traction) : 29 795 $
  • Trendline (4Motion) : 31 795 $
  • Comfortline : 35 295 $
  • Comfortline Black Edition : 36 995 $
  • Highline : 38 995 $

Pour ce qui est des options, trois seulement sont proposées : un toit ouvrant avec la version Comfortline (1200 $), un toit noir avec la déclinaison Black Edition (500 $), ainsi que des jantes de 19 pouces pour le modèle Highline (500 $).

Un habitacle plus moderne

Volkswagen ne s’est pas contenté de simplement retoucher le style extérieur de son modèle. À bord, on note aussi une panoplie de changements. Dans un premier temps, l’une des critiques adressées au modèle concernait la qualité de ses matériaux. On a écouté les doléances, si bien qu’on a drapé certaines surfaces de matériaux plus nobles, plus doux. C’est notamment le cas à l’intérieur des portières et au tableau de bord.

Ce dernier a profité, au passage, d’un remodelage. Les buses d’aérations ont été redessinées, alors que l’écran du système multimédia est nouveau. Sa taille est toujours de huit pouces, mais elle est le même à travers la gamme, ce qui représente un pas en avant pour la version de base, autrefois critiquée pour son plus petit écran.

À la console centrale, une déception. Les contrôles du système de climatisation, qui se composait de boutons physiques et de petites molettes faciles à contrôler et intuitives, ont été mis au rancart pour faire place à un panneau regroupant des touches tactiles. Volkswagen avait promis de ramener plus de commandes physiques après l’introduction de touches tactiles peu intuitives avec la refonte de la Golf en 2022, ainsi que les mises à jour apportées au Tiguan.

Des promesses en l’air, selon toute vraisemblance. Cela dit, ceux qui aiment les contrôles tactiles ne seront pas déçus, car le tout fonctionne correctement. C’est plus joli, aussi, côté présentation. Mais on ne nous vendra pas l’idée que c’est plus pratique et intuitif; rien ne remplace la sensation que transmet une commande physique.

Autrement, le Taos propose toujours un des habitacles les plus spacieux de sa catégorie, avec des volumes de chargement de 790 et 1866 litres derrière la deuxième et la première rangée, avec le modèle à traction, et de 705 et 1705 litres avec ceux à rouage intégral, respectivement.

La sécurité

Un autre des éléments clefs de cette révision du Taos est l’ajout, de série, de caractéristiques de sécurité. Ainsi, la suite IQ.Drive, qui comprend des éléments comme les avertissements pour les angles morts et la circulation transversale arrière, le régulateur de vitesse adaptatif, ainsi que l’assistance au maintien de voie, se pointe dès la version de base. Oui, d’autres éléments peuvent être trouvés en grimpant dans la gamme, mais l’essentiel est là dès l’offre initiale, ce qui est excellent.

Sous le capot

Dans la salle des machines, on retrouve le même moteur 4-cylindres turbo de 1,5-litre. Il a cependant profité de retouches pour le respect des normes environnementales sur une plus longue période, avec des segments de piston et des injecteurs de carburant qui ont été repensés, un boîtier de turbo modifié, un refroidisseur intermédiaire plus gros et un nouveau filtre à particules pour l’essence. Ces modifications portent la puissance à 174 chevaux, un gain de 16 forces par rapport à la version sortante. Le couple reste à 184 livres-pieds, quant à lui.

Le gros changement, c’est le retrait de la boîte de vitesses DSG (Direct Shift Gearbox) à sept rapports et à double embrayage. Elle est remplacée par une boîte automatique à huit vitesses, une configuration plus traditionnelle.

La raison ?

La boîte DSG est au sommet de sa forme avec un véhicule à la vocation sportive. Elle est plus réactive à haut régime, plus prompte à réagir. À basse vitesse et au décollage, elle est plus brusque, et elle peut donner des à-coups.

Disons que son mariage avec le Taos n’était pas des plus harmonieux, surtout aux yeux des conducteurs types du modèle, qui ne recherchent pas de sensations sportives. Voilà pourquoi on a opté pour une boîte plus traditionnelle, au comportement plus doux.

Cela dit, cette dernière se montre très paresseuse lorsqu’on veut obtenir une réponse, que ce soit à partir d’un départ arrêté ou lors d’une reprise pour effectuer une manœuvre de dépassement.

Comportement

Autrement, le Taos nous livre une expérience axée sur le confort. La tenue de route est correcte, sans plus, mais la conduite est stable, coulée et rassurante. Quant aux 16 chevaux gagnés, c’est perceptible, mais il faut pousser la machine pour en saisir la subtilité. L’insonorisation demeure perfectible, ce qui peut devenir agaçant sur de longs trajets à vitesse d’autoroute.

Notez que les modèles à traction, qui représentent à peine 5 % des ventes, héritent d’une suspension arrière à poutre de torsion plutôt qu’une de type indépendante. Leur comportement diffère, ce qui est à considérer si jamais cette option vous intéresse.

Les cotes de consommation

Les changements effectués avec le moteur ont un effet bénéfique sur la consommation des versions à rouage intégral. La moyenne passe de 9,9 à 9,4 litres aux 100 km pour la conduite en ville, et de 7,5 à 7,2 litres pour celle sur l’autoroute. Le combiné est à 8,4 litres.

Avec un Taos à traction, ça reste identique : 8,4 litres aux 100 km en ville, 6,5 litres sur l’autoroute, pour une moyenne de 7,6 litres.

Notre essai, surtout réalisé sur routes de campagne, s’est soldé par une moyenne de 7,4 litres.

Conclusion

Le Taos plaisait déjà aux acheteurs. Les changements apportés vont lui permettre de conserver ses acquis, et peut-être de rejoindre une clientèle plus vaste.

En fait, plusieurs des retouches effectuées se voulaient des réponses aux critiques de gens ayant cité les raisons pour lesquelles ils n’avaient pas opté pour un Taos. L’approche pourrait être payante pour Volkswagen.

Car au-delà des critiques que l’on peut formuler à l’endroit de ce modèle qui n’est pas parfait, l’ensemble de l’œuvre est correct et le modèle répond à ce que souhaitent bien des acheteurs.

Le Volkswagen Taos demeure donc très recommandable.