Avis d'expert

Kia Sorento X-Line 2024 : essai routier

Le Kia Sorento a été remodelé en 2024, et ce, seulement trois ans après cette refonte d’envergure en 2021. L’essentiel du modèle introduit en pleine pandémie est toujours là, mais la division coréenne, fidèle à son habitude, a trouvé le moyen de grandement différencier le millésime 2024 face aux années antérieures de l’utilitaire intermédiaire.

Voici ce que nous avons retenu de ces quelques jours de conduite automnale au volant d’une des livrées les plus dispendieuses.

Design 8/10

Face aux carrures plus affirmées du Telluride, voire de l’électrique EV9, la silhouette du Sorento est peut-être plus proche des modèles populaires sur le marché. Toutefois, même si, de profil, le nouveau Sorento 2024 n’a pas grandement évolué, les deux extrémités du véhicule, ont été passablement revues, surtout devant où le bouclier adopte la verticalité des phares du Telluride et ce grillage noir lustré à l’allure plus robuste depuis que l’écusson a déménagé sur le bout du capot.

Cette livrée X-Line se démarque aussi par ses feux de position aux DEL derrière, ainsi que par ce nouveau dessin orangé à l’avant formé par les clignotants en forme de « T ». S’il est permis de critiquer le design de ceux-ci, il faut tout de même avouer qu’ils sont difficiles à manquer. Les barres de toit sont aussi une exclusivité de la livrée X-Line, idem pour ses jantes de 20 pouces et sa garde au sol plus haute que celle de ses pairs (+34 mm).

L’échelon X-Pro est assurément mieux outillé pour les chemins difficiles avec ses pneus tout terrain et ses jantes de 17 pouces, mais puisque la très grande majorité des utilitaires qui roulent sur la route demeurent… sur la route, les sabots de 20 pouces du X-Line Limité ne se sont jamais avérés problématique.

Sécurité 8/10

Le Sorento sort déjà de l’usine avec une belle liste de dispositifs de sécurité, notamment le régulateur de vitesse intelligent avec arrêt/démarrage, l’assistance d’évitement de collision dans les angles morts arrière, l’assistance de maintien de voie, la surveillance de pression des pneus, l’assistance intelligente au respect de la limite de vitesse, l’assistance manuelle au respect de la limite de vitesse, l’assistance d’évitement de collision frontale, l’avertisseur de distance de stationnement avant et arrière, l’alerte de présence d’occupant à l’arrière et l’assistance de suivi de voie. La livrée X-Line ajoute la conduite assistée sur l’autoroute, tandis que le niveau X-Line Limité reçoit en prime l’assistance d’évitement de collision pendant le stationnement en marche arrière et l’avertisseur de distance de stationnement.

Au chapitre de la NHTSA, l’organisme américain a donné la note de quatre étoiles sur cinq, notamment parce que le modèle de base est dépourvu de quelques-uns de ces systèmes d’aide à la conduite. Du côté de l’IIHS, le même véhicule a reçu la mention Top Safety Pick, ce résultat « sans le + » étant dû aux phares d’origine sur le modèle d’entrée de gamme.

Habitabilité 8/10

Ironiquement, le sort a voulu que le véhicule suivant mon essai du Kia Sorento soit un authentique multisegment de taille intermédiaire, un concurrent plus proche du Kia Telluride finalement. Certes, le Sorento offre également la possibilité d’asseoir deux passagers derrière les deux fauteuils capitaines du milieu, mais seuls de jeunes enfants peuvent y prendre place. Comme les autres multisegments au sein de cette catégorie médiane, le Sorento en fait un peu plus que les modèles compacts, sans toutefois s’avérer aussi vaste que les gros modèles du segment intermédiaire.

Il est quand même dommage que la version à sept places soit réservée au niveau LX de base. Toutes les autres livrées du Sorento sont limitées à six places.

 

Convivialité 7/10

Pour 2024, la planche de bord du Sorento s’aligne avec les modèles plus récents de la marque. L’arrangement introduit en 2021 a donc été envoyé aux oubliettes, probablement parce que les buses de ventilation centrales ne faisaient pas l’unanimité. Il faut l’avouer, le nouveau panneau réunissant deux écrans numériques est plus élégant, les designers qui ont relocalisé les buses par-dessus le panneau tactile à deux fonctions, aperçu à bord de quelques récents modèles de la marque. L’ennui, c’est que ce fameux panneau n’est pas très facile à utiliser, puisqu’il faut très souvent baisser le regard pour viser la touche qui permet de passer du mode climatisation au mode multifonctions.

L’écran tactile, en revanche, est très simple et facile d’utilisation avec ses grosses icônes. C’est tout de même ironique de constater que le Sorento soit muni d’un bon vieux levier de la boîte de vitesses avec une molette parfaitement placée pour la sélection des modes de conduite et du type de terrain, mais que ce panneau double fonction ne soit pas un modèle d’ergonomie. Parions que ce détail sera appelé à disparaître.

Confort 8/10

Le Sorento X-Line, malgré ses airs de véhicule de 4x4 plus robuste, n’a rien à voir avec les authentiques 4x4 conçus pour s’aventurer loin du bitume. Il s’agit d’ailleurs d’une très bonne nouvelle pour les familles à la recherche d’un véhicule polyvalent, mais surtout confortable au quotidien.

Oui, les jantes de 20 pouces viennent donner une dose de mordant au Sorento, ce qui se traduit à l’occasion par des rebonds un peu plus fermes lorsque le véhicule est secoué par nos nombreux nids-de-poule. Mais, en général, le Sorento demeure un excellent choix pour le confort, que ce soit en matière d’insonorisation ou de la fermeté de ses sièges.

Agrément de conduite 8/10

Le Sorento n’est pas un marchand d’adrénaline, c’est vrai. Mais, avec cette motorisation turbocompressée jumelée à une boîte de vitesses à double embrayage, disons que la formule se montre plus dynamique que lors de notre premier contact au volant d’une variante hybride rechargeable.

Les changements de rapports plus rapides et ce bloc 4-cylindres qui frise les 300 chevaux lui confèrent une tout autre personnalité. La direction, sans être aussi chirurgicale que celle d’une sportive, donne l’essentiel des informations nécessaires pour que le conducteur manœuvre à sa guise, et la suspension, bien que calibrée pour le confort, se montre juste assez ferme pour garantir une bonne tenue de route. Le mode de conduite Sport est sans surprise plus explosif, tandis que le mode Smart est probablement celui que vous devriez choisir presque tous les jours.

Puissance 8/10

En combinant le moteur 4-cylindres turbocompressé de 2,5-litres à l’unité double embrayage à huit rapports, les ingénieurs de Kia ont donné au Sorento assez de muscle et d’agilité pour que le conducteur s’amuse un brin derrière le volant. Avec 281 chevaux et un couple encore plus impressionnant de 311 lb-pi, le Sorento X-Line n’a rien à envier à la concurrence.

Consommation 7/10

Selon l’ÉnerGuide de RnC (Ressources naturelles Canada), le Sorento serait capable d’enregistrer une moyenne globale de 10,3 litres aux 100 km. Mais il ne faut surtout pas oublier le petit côté joueur du véhicule. Pour ma part, la moyenne de consommation s’est plutôt maintenue au-delà des 11,5 L/100 km, soit exactement la moyenne estimée en ville.

En priorisant le mode de conduite Eco, il aurait été plus facile d’arriver aux mêmes conclusions que le ministère fédéral.

Caractéristiques 9/10

Évidemment, avec cette livrée X-Line, le contenu est relevé. Du toit panoramique au hayon intelligent assisté électriquement, sans oublier le pare-soleil à réglage électrique (toit), la sellerie de cuir, les sièges avant chauffants et ventilés, les sièges arrière chauffants, la climatisation bizone, les pare-soleil arrière, les huit ports USB, le régulateur de vitesse intelligent, l’écran tactile de 10,25 pouces, la compatibilité avec Apple CarPlay et Android Auto, la chaîne audio Bose, la navigation intégrée avec commande vocale, l’affichage tête haute et bien plus encore, ce modèle « tout garni » ne manque de rien… ou presque!

Valeur 8/10

Le prix de cette variante X-Line Limité est de 50975 $, avant les frais de préparation et les taxes en vigueur. Et contrairement à son équivalent hybride rechargeable, il n’y a aucune subvention qui accompagne l’acquisition de ce modèle exclusivement thermique. Oui, c’est vrai que l’équipement est très complet, mais selon nous, un Sorento EX muni du même groupe motopropulseur se veut une bien meilleure affaire, malgré l’apparence moins « robuste ». À 42 975 $, le Sorento EX a droit à une liste d’équipement très intéressante pour le tarif demandé.

Conclusion

La refonte du Sorento ne constitue pas une révolution dans l’industrie automobile, mais sa présence au sein de l’alignement Kia est obligatoire. Même s’il se retrouve scindé entre le très polyvalent Sportage (depuis sa refonte) et le plus imposant Telluride, le Sorento représente peut-être le véhicule parfait pour une famille qui veut graduer à une catégorie supérieure sans devoir passer au véritable créneau intermédiaire où les véhicules ne cessent de croître.

 

 

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