8,1 / 10
AVIS D'EXPERT

Toyota Land Cruiser 1958 2024 : essai routier

16 juil. 2024  · 10 min de lecture
8,1 / 10
Résumé
Pour un premier contact, le « revenant » de Toyota a grandement impressionné.

Pour

Confort des sièges et du véhicule en général
Qualité d’exécution
Coffre très logeable

Contre

Plastiques durs à l’intérieur
Direction floue
Consommation décevante
8,110
Ce score est attribué par notre équipe d'examinateurs experts après des tests approfondis de la voiture.
DESIGN9,0 / 10
SÉCURITÉ9,0 / 10
HABITABILITÉ7,0 / 10
CONVIVIALITÉ8,0 / 10
CARACTÉRISTIQUES7,0 / 10
PUISSANCE8,0 / 10
CONFORT9,0 / 10
AGRÉMENT DE CONDUITE8,0 / 10
CONSOMMATION DE CARBURANT7,0 / 10
VALEUR9,0 / 10
Critique détaillée

Le constructeur Toyota a pris une décision controversée pour l’année-modèle 2024, soit de ramener un nom qu’il n’utilisait plus chez nous depuis 35 ans : Land Cruiser. À ne pas confondre avec le caricatural FJ Cruiser commercialisé entre 2007 et 2014, le nouveau Land Cruiser n’a rien à voir non plus avec le Land Cruiser vendu chez nos voisins du Sud jusqu’en 2021. Ce dernier, appartenant à la Série 300, est un cousin pas si lointain du Lexus LX 600.

Le nouveau modèle 2024, illustré ici dans sa plus simple expression ou « 1958 » si vous préférez l’appellation exacte, est plutôt une version rebaptisée du Land Cruiser Prado, encore vendu à l’échelle internationale. Ce dernier (qui appartient à la Série 250) s’est frayé un chemin jusqu’à notre territoire sous la forme du Lexus GX470 au début des années 2000, mais jamais avec un écusson Toyota. En revanche, le 4Runner de l’époque était intimement lié au Land Cruiser Prado.

Cet ajout à saveur d’aventure peut sembler exagéré quand on jette un coup d’œil à la gamme déjà très chargée de Toyota chez nous, mais comme la mode est aux utilitaires d’apparence robuste, les stratèges ont peut-être trouvé un filon au-dessus du très attendu 4Runner renouvelé pour 2025.

Portrait d’un 4x4 à l’ancienne, mais qui est bien de son temps, malgré ce soupçon de nostalgie.

Design : 9/10

Parce que la perfection n’est pas de ce monde, la note de 9/10 est attribuée à cette livrée de base, pour son approche rétro, mais aussi pour avoir conçu un véhicule au design intemporel. Le modèle « juste au-dessus » est plus cher, mais son contenu est autrement plus complet. Notez également le support de toit, principale distinction physique entre les deux livrées disponibles au Canada.

À l’avant, l’utilisation de phares arrondis et de ce grillage carré au possible accentue le lien du Land Cruiser avec son passé, quoique tout ce plastique noir mat dans les bas de caisse et un peu partout à l’extérieur du VUS confirme qu’il s’agit d’un véhicule appelé à s’aventurer loin du bitume. Les jantes de 18 pouces, quant à elles, ont presque des airs d’enjoliveurs. Derrière, en revanche, la forme des feux de position et ce hayon à deux ouvertures (complète et une à travers la lunette) sont indéniablement Land Cruiser.

Confort : 9/10

D’ordinaire, un 4x4 basé sur un châssis à échelle comme le Land Cruiser brasse ses occupants au quotidien, mais ô surprise, le plus récent Land Cruiser n’est pas aussi punitif que prévu. En effet, la suspension (à double triangulation à l’avant et multibras avec ressorts hélicoïdaux à l’arrière) s’est montrée surprenante pour absorber les obstacles du bitume usé québécois. C’est assurément plus ferme que dans un Grand Highlander par exemple, mais pour un véhicule étiqueté « hors route », le Land Cruiser s’est montré plus doux qu’anticipé.

Quant à sa sellerie en tissu laineux – un autre clin d’œil rétro finalement –, elle aussi s’est avérée très confortable, et ce, à la première ou à la deuxième rangée. Certes, le tissu est un peu chaud en été, mais on s’y habitue rapidement; merci à la climatisation.

Habitabilité : 8/10

Le Land Cruiser est un véhicule imposant. Il n’a peut-être pas les dimensions éléphantesques des utilitaires pleine grandeur, mais n’empêche, l’espace réservé aux passagers est plus que suffisant. D’ailleurs, précisons que contrairement à son cousin le Lexus GX, le Land Cruiser ne propose pas de troisième banquette. Le coffre est donc assez vaste pour transporter des objets encombrants. La hauteur de chargement pourrait ne pas convenir à tous et cette version dénudée n’a pas non plus de suspension pneumatique pouvant s’abaisser derrière pour faciliter la vie de l’utilisateur.

Convivialité : 7/10

Puisqu’il s’agit du « modèle de base », il ne faut pas s’étonner de constater que l’écran central et tactile est de seulement huit pouces en largeur, contre 12,3 po pour l’autre modèle, simplement appelé « Land Cruiser ». Ça ne fait pas du petit écran une surface à éviter à tout prix, mais quand même, sa superficie est peut-être un peu moins malléable.

Malgré tout, l’environnement du conducteur demeure facile d’approche avec ces touches de type levier sous les buses de ventilation centrales. La molette de sélection de mode de conduite est bien placée sous comme le levier de la boîte de vitesses. En revanche, la minuscule molette du volume de la radio incite à revenir au volant pour contrôler le volume de celle-ci. D’ailleurs, même l’édition plus cossue doit se contenter du même petit bouton difficile à manier.

Sécurité : 9/10

Comme c’est le cas pour tous les véhicules de la marque, la suite de dispositifs de sécurité Toyota Safety Sense 3.0 fait partie de l’équipement de base du Land Cruiser. Celle-ci comprend notamment les phares intelligents, le régulateur de vitesse dynamique à radar, la reconnaissance des panneaux de signalisation, le système précollision avec fonction de détection des piétons, des cyclistes et des piétons de nuit, ainsi que le système d’aide au maintien dans la voie. Il y a également le moniteur d’angles morts avec alerte de circulation transversale arrière et le système d’aide au stationnement avec freinage automatique.

Puissance : 8/10

Contrairement aux générations antérieures du Land Cruiser, la motorisation boulonnée sous le capot ne compte pas 6 ou 8 cylindres, mais seulement quatre. Le bloc thermique a une cylindrée de 2,4 -litres, tandis qu’il est épaulé par un turbocompresseur et le système hybride de la marque (un moteur électrique supporté par une batterie). Résultat : la puissance totale atteint 326 chevaux, tandis que le couple est de 465 lb-pi. La boîte de vitesses automatique à huit rapports s’occupe quant à elle d’acheminer toute cette cavalerie aux quatre roues motrices.

Agrément de conduite : 8/10

Le Land Cruiser n’a rien de vraiment sportif au chapitre de sa conduite. Équipé d’une suspension souple et d’une direction légère et assez floue, le gros utilitaire nippon donne presque l’impression d’appartenir à une époque révolue de l’automobile. La présence de pneus quatre saisons Yokohama Geolandar X-CV contribue également à cette douceur de roulement, le Land Cruiser qui flotte en ville lorsque le moteur thermique s’éteint pour profiter de quelques mètres en conduite électrique.

Les accélérations ne sont pas vilaines du tout en plus. La boîte automatique travaille bien avec le moteur turbo, tandis que l’apport électrique vient gonfler le couple à bas régime. Bref, en ville, le Land Cruiser est facile à vivre, malgré son gabarit. Et puis, si un parcours hors route se dresse devant le 4x4 nippon, le Land Cruiser a tous les outils pour se sortir du pétrin, notamment un rouage 4RM Lent et même une fonction d’assistance en descente. Pour profiter du sélecteur multiterrain et du moniteur multiterrain, il faut malheureusement viser une livrée plus équipée.

Règle générale, le Land Cruiser est un gros utilitaire confortable, relativement agile et agréable à conduire sur l’autoroute ou loin de celle-ci.

Économie de carburant : 7/10

Le véhicule a beau être électrifié, ça ne fait pas de lui un champion de l’économie d’essence. Le gros camion n’est pas un poids plume, lui qui accuse une masse de 2 430 kg après tout. Selon les estimations de RnC (Ressources naturelles Canada), le Land Cruiser enregistre une moyenne de 10,7 L/100 km en ville, de 9,5 L/100 km sur l’autoroute et de 10,1 L/100 km en moyenne. Mais en réalité, les allez et venus en ville ont tôt fait de faire grimper la moyenne du Land Cruiser aux alentours des 12 L/100 km. Et nous n’avons jamais chargé le véhicule de bagages lourds ou même d’une remorque derrière pour nuire à cette moyenne.

Caractéristiques : 7/10

Les mauvaises langues vont pointer du doigt les sièges en tissu ou le manque de technologies pour la conduite hors route à bord de cette livrée 1958. Mais, le Land Cruiser le plus accessible n’est pas dépourvu pour autant avec son système multimédia avec Service Connect, Safety Connect et Remote Connect, l’écran tactile de huit pouces et une chaîne audio à six haut-parleurs qui livre une sonorité acceptable tout au plus. Mais, ce n’est pas tout, car il y a aussi cet écran multifonctions de sept pouces, les jantes de 18 pouces, les sièges avant et le volant chauffants, le contrôle automatique de la température à deux zones, une prise CA de 2 400 watts, ainsi que les dispositifs de conduite hors route.

Aussitôt que le consommateur accède au modèle supérieur, l’équipement est plus relevé, notamment avec un look différent à l’avant, des écrans plus grands et plus de dispositifs poussés pour la conduite hors route.

Valeur : 9/10

À voir la soif du crime organisé pour les véhicules 4x4, le Land Cruiser est clairement une cible pour les malfaiteurs. Avis aux intéressés. Toutefois, le nom à lui seul est synonyme de durabilité et de fiabilité. La valeur de revente de ce nouveau modèle sera donc excellente. Le Land Cruiser 1958 vaut-il les 69 290 $ demandés ? Il est permis d’en douter, mais disons que la concurrence profite aussi de l’engouement pour les gros utilitaires robustes en ce moment. Et pour ceux et celles qui trouvent le prix exorbitant, le nouveau 4Runner devrait en principe se vendre moins cher.

Conclusion

Ce premier contact avec le Toyota Land Cruiser 2024 constitue une très belle surprise. Pour les amateurs de gros véhicules presque marginaux et dotés d’une conduite qu’on peut qualifier d’imprécise, mais avec des capacités incroyables, le Land Cruiser se doit de se retrouver sur votre courte liste de véhicules potentiels. Et si le modèle Toyota n’est pas suffisant, allez jeter un coup d’œil au Lexus GX, un modèle cousin, mais franchement mieux nanti.

Caractéristiques
Cylindrée
2,4L
Nb. de cylindres
quatre cylindres en ligne turbocompressé
Puissance
326 chevaux
Couple
465 lb-pi
Consommation de carburant
10,7 / 9,5 / 10,1 L/100 km ville/route/comb
Volume de chargement
1 063 L
Modèle à l'essai
Toyota Land Cruiser 1958 2024
Prix de base
69 290 $
Taxe climatiseur
100 $
Frais transport et préparation
1 930 $
Prix tel qu’essayé
69 290 $
Équipement en option
Aucune

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Ayant étudié en journalisme à l’Université de Montréal, Vincent Aubé a décidé de joindre l’utile à l’agréable en consacrant sa carrière à couvrir tout ce qui a quatre roues et un volant.