Ford Escape hybride rechargeable 2024 : essai routier
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Lors de notre premier contact avec le Ford Escape hybride à l’automne 2021, nous avions aimé le produit pour son agilité, son confort et son prix légèrement inférieur à celui de la concurrence. Or, trois ans plus tard, l’inflation a eu son effet sur bon nombre de véhicules neufs et l’Escape le plus frugal sur le marché n’échappe pas à cette tendance.
Malgré la disponibilité d’un modèle semblable chez Lincoln – le Corsair à quatre roues motrices pour ne pas le nommer –, le cousin plus accessible de Ford persiste à se positionner comme un baroudeur limité au niveau de sa motricité. Mais, avant de crucifier l’Escape « PHEV » pour sa paire de roues motrices, prenons quelques minutes pour voir s’il mérite au moins votre attention dans le créneau des utilitaires rechargeables.
Design 8/10
Depuis quelques mois, le Ford Escape se pavane dans les rues du continent nord-américain avec un nouveau visage, le faciès qui a retrouvé son célèbre écusson en plein centre. Le modèle apparu en 2020 pour la première fois sur le réseau des réseaux avait repositionné ce dernier par-dessus la grille de calandre.
Avec cette nouvelle signature des phares et cette bande centrale aux DEL qui joint les deux blocs optiques au centre, l’Escape paraît plus dispendieux qu’il ne l’est en réalité. Les jantes de 18 pouces de diamètre remplissent bien les arches de roues, tandis que la portion arrière a eu droit à un nouveau dessin – subtile, il faut l’avouer – des feux de position.
Sécurité 9/10
Puisque l’Escape hybride rechargeable 2024 n’est seulement disponible qu’en livrée fort onéreuse, l’équipement monté à bord est déjà assez complet. La liste des équipements de sécurité est elle aussi plutôt longue, tandis que le groupe Haut niveau vient également garnir l’Escape à un niveau presque « Lincolnien ».
Les tests de collision de l’IIHS (qui datent de l’année-modèle 2023) donne une note « Bonne » au multisegment compact, tandis que du côté de la NHTSA, ce sont cinq étoiles qui se sont retrouvées sur la fiche de l’utilitaire.
Habitabilité 7/10
Face aux meneurs de la catégorie en matière d’habitabilité, le Ford Escape doit s’avouer vaincu, surtout à l’arrière où le volume du coffre se retrouve en milieu de peloton. En revanche, la banquette arrière offre de s’avancer ou de reculer, tandis que le dossier peut s’incliner pour plus de confort pendant les longues balades. D’ailleurs, Ford n’a pas tenté de transformer son utilitaire en « faux intermédiaire » avec une troisième rangée de sièges symbolique pour les imprévus. Pour cette clientèle, Ford a l’Explorer, un point c’est tout.
À la première rangée, les occupants ne manquent pas d’espace, notamment grâce à la console centrale qui abrite une molette à la place du levier de vitesses « traditionnel ».
Convivialité 8/10
Depuis l’an dernier, la planche de bord de l’Escape peut désormais accueillir un écran tactile d’une diagonale de 13,2 pouces, ce dernier qui s’est montré très réactif au toucher des doigts. Prenons également le temps de féliciter les concepteurs d’avoir regrouper plusieurs fonctions du quotidien à la base de cet écran. Résultat : votre humble serviteur n’a pas eu besoin de chercher pour fermer le chauffage du siège ou abaisser l’intensité de la ventilation.
Mentionnons également la position de quelques-unes des commandes plus bas dans la console centrale. On finit par s’y habituer toutefois, un commentaire qui ne s’applique pas vraiment à la molette du volume de la chaîne audio qui a clairement été placé là pour faciliter la vie du passager de droite. En revanche, le conducteur peut se rabattre sur les commandes montées au volant ou carrément dans l’écran tactile.
Caractéristiques 9/10
Bien placé au sommet de la hiérarchie, le Ford Escape hybride rechargeable n’est plus offert en trois saveurs comme c’était le cas pour l’année-modèle 2021, sa première sur le marché. En effet, Ford se concentre uniquement sur ce modèle richement équipé, comme si l’intérêt des consommateurs n’était plus aussi élevé qu’à ses débuts.
L’équipement est très étoffé dans cette livrée « PHEV ». En plus du groupe motopropulseur, du système SYNC 4 avec reconnaissance vocale, les jantes de 18 pouces, le volant et les sièges chauffants à la première rangée, le régulateur de vitesses intelligent, l’Escape hybride rechargeable offre aussi un démarreur à distance, les phares automatiques, l’assistance précollision, l’écran d’information numérique de huit pouces de largeur, les prises de courant, les prises USB-A et USB-C et bien plus encore.
Puissance 7/10
Sous le capot, le tandem mettant en vedette le 4-cylindres atmosphérique à cycle Atkinson de 2,5-litres de cylindrée et un deuxième moteur, électrique celui-là, se traduit par une puissance totale de 210 chevaux, tandis que le couple optimal atteint 155 lb-pi (malheureusement, Ford n’a divulgué que les chiffres du bloc thermique à ce niveau). Bref, on ne parle pas ici d’un « hot rod » sur roues. Et n’oublions pas le poids dans cette équation, l’Escape hybride qui affiche un poids de 1 770 kg, contre 1 588 kg pour le modèle le plus lourd de la gamme essence. L’Escape rechargeable doit donc composer avec près de 200 kg supplémentaires.
D’ailleurs, la présence d’une boîte de vitesses à variation continue (CVT) n’est pas exactement une bonne nouvelle pour les chercheurs d’adrénaline pure. On le sent à l’accélération que l’Escape PHEV n’a pas la même vocation que le Toyota RAV4 Prime et son mode Sport.
Agrément de conduite 8/10
Malgré le demi-déception sous le pied droit, le Ford Escape hybride rechargeable n’est vraiment pas désagréable à conduire. Sa direction légère et précise, combinée avec un châssis ferme et des éléments de suspension bien adaptés aux conditions particulières de notre Belle province font de cet autre multisegment compact un véhicule agréable à vivre au quotidien.
On peut même ajouter que la sonorité du 4-cylindres 2,5-litres vient donner un semblant de piquant à cette conduite majoritairement « tranquille ».
Et puisque la technologie hybride rechargeable s’accompagne d’une autonomie en mode électrique, nous nous devons d’aborder cette question un peu plus loin. En ville, l’Escape cherche constamment à revenir en mode électrique, même lorsque la batterie est à plat. Sur l’autoroute en revanche, la conduite purement zéro émission est possible, mais il ne faut surtout pas trop le pousser, car le 4-cylindres revient rapidement à l’avant-plan.
Quant à cette motricité deux roues motrices, elle n’a pas causé de problèmes pendant cette semaine sur le sec, sans surprise d’ailleurs.
Confort 8/10
À ce niveau, les ingénieurs de Ford ont conçu un utilitaire assez satisfaisant en ce sens. Les sièges sont moelleux et la suspension fait son gros possible pour niveler les routes bosselées du Québec. Et puis, il y a l’avantage de rouler en silence lorsque le mode électrique est enclenché.
Consommation de carburant 7/10
Lors de notre premier périple derrière le volant du Ford Escape « PHEV », la topographie des lieux a compliqué la vie du véhicule, mais pour ce deuxième contact, le trajet était résolument plus « horizontal ». Suite à trois recharges consécutives pendant la première portion de l’essai, le multisegment affichait une moyenne de 2,6 Le/100 km, une moyenne légèrement supérieure aux estimations de RnC (Ressources naturelles Canada). Toutefois, c’est bien beau de recharger pour sauver à la pompe, mais un véhicule personnel doit éventuellement servir pour des trajets plus longs. Voilà qui explique pourquoi l’Escape hybride rechargeable a vu sa moyenne grimper à 6,2 L/100 km vers la fin de cette semaine d’essai, un résultat attribuable aux vitesses légèrement supérieures à 100 km/h sur les voies rapides.
Valeur 7/10
À un montant de 55 049 $ (avec les options), le Ford Escape hybride rechargeable 2024 est plutôt cher, à l’instar de ses concurrents du créneau « PHEV » d’ailleurs. C’est d’ailleurs à ce niveau que le bât blesse! L’Escape le plus frugal a beau être éligible aux deux rabais gouvernementaux, ça n’enlève rien au fait que le modèle surpasse le cap des 60 000 $ lorsque les frais et taxes en vigueur ont été compilés dans l’équation. C’est beaucoup d’argent pour un Ford Escape, ne trouvez-vous pas?
Conclusion
L’inflation des dernières années fait parler d’elle presque quotidiennement. Malheureusement, même un véhicule appartenant à une catégorie populaire comme le Ford Escape doit composer avec cette tendance de plus en plus onéreuse. L’Escape hybride rechargeable demeure un produit intéressant, confortable et facile à vivre au quotidien. La concurrence est toutefois très forte dans ce créneau et les choix sont de plus en plus nombreux, d’autant plus que plusieurs d’entre eux sont plus logeables que le représentant de Dearborn. Pas facile d’être un utilitaire compact de nos jours!