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Cela fait déjà près de quatre ans que la Polestar 2 roule sur nos routes aux côtés des Tesla Model 3 et BMW i4 de ce monde. Et force est d’admettre que la seule berline de la marque – pour le moment du moins – a séduit les automobilistes canadiens. Malgré son prix de base qui surpasse le cap des 50 000 $, la 2 a convaincu les amateurs de propulsion électrique par son design unique, sa garde au sol « utilitaire » et une qualité d’exécution à faire rougir la haute direction d’une division automobile américaine désormais basée au Texas.
Voici ce qu’il y a retenir de cette version 2023, quelques mois avant les modifications prévues pour le modèle 2024. Pour cet essai, Polestar avait fourni une version à deux moteurs, une configuration qui est plus appropriée pour les journées où Dame nature n’est pas très clémente.
Design : 8/10
La Polestar 2, c’est une question de perception. Certains adorent, d’autres détestent, mais une chose demeure : la 2 ne peut pas être confondue avec un autre véhicule sur la route. Son design est indéniablement « Volvo », mais avec une identité propre à Polestar. Les blocs optiques en forme de « T » de Thor répondent toujours présent, tandis que le grillage rappelle le passé thermique de cette plateforme partagée avec le Volvo XC40.
Le profil est assurément ce qui distingue le plus la berline, avec cette fenestration qui semble envelopper le pare-brise jusqu’à ce pilier C derrière la portière arrière. Les stratèges ont également conservé l’autocollant technique sur la portière avant qui indique la capacité de la batterie et la puissance générée par cette paire de moteurs électriques.
Finalement, la portion arrière est surtout occupée par ce large feu de position qui traverse la carrosserie d’un côté à l’autre. Mentionnons également la beauté de ces jantes de 20 pouces qui remplissent à merveille les arches de roues.
Puissance : 9/10
Sous le pied droit, le conducteur profite d’une puissance totale de 300 kW (ou 402 chevaux) et un couple optimal de 487 lb-pi. Certes, le poids important de la batterie – la voiture accuse un poids de plus de deux tonnes quand même – vient calmer les ardeurs de cette mécanique électrisante, mais quand même, le 0–100 km/h annoncé par Polestar de 4,7 secondes n’a vraiment rien de déshonorant.
Agrément de conduite : 9/10
Il s’agit déjà de la troisième Polestar 2 à se retrouver dans mon entrée de garage. Et comme pour tous les autres essais de cette berline électrique, le même constat revient : la Polestar 2 est une électrique amusante et confortable au quotidien. Tout commence par ce volant à l’armature large et ferme. Légère à basse vitesse, la direction demeure relativement précise à cadence plus élevée. Les grosses semelles de 20 pouces de diamètre y sont assurément pour quelque chose ici.
Et même si la voiture n’était pas équipée de l’ensemble Performance qui ajoute une suspension ajustable et des freins plus mordants, la berline s’est montrée très joueuse, même qu’un virage abordé à cadence exagérée a forcé la berline à faire décrocher le train arrière l’instant de quelques secondes.
Et puis, avec toute cette puissance sous le pied droit, les accélérations ne sont vraiment pas tristes, si vous voyez ce que je veux dire!
Confort : 9/10
La Polestar 2 est une berline confortable, voilà c’est dit! Le simple fait d’avoir des sièges issus du savoir-faire de Volvo est déjà une garantie à ce niveau. Ceux-ci sont suffisamment enveloppants à la première rangée, tandis que derrière, la banquette s’avère un peu plus ferme, sans nuire au confort des passagers toutefois.
Le silence de roulement fait bien entendu de la réalité de la Polestar 2, quoique sur l’autoroute, certaines surfaces plus rugueuses viennent gêner la quiétude dans l’habitacle, à cause de la friction des pneus sur la chaussée. D’ailleurs, malgré la présence des jantes de 20 pouces, la 2 n’a jamais mal paru sur les routes usées de la belle province, les amortisseurs qui laissaient même entendre le souffle de leur rebond sur une surface bosselée.
Sécurité : 9/10
Munie de l’ensemble Pilot, la Polestar 2 Autonomie prolongée à deux moteurs a droit à tout l’arsenal de sécurité disponible dans le catalogue de la marque. D’emblée, la voiture sort de l’usine avec l’aide à la sécurité avec atténuation de sortie de route, l’atténuation de sortie de voie en sens inverse, l’aide au maintien dans la voie, au freinage après impact, à la sécurité connectée, aux alertes à la vigilance du conducteur, au système d’information de la signalisation routière, sans oublier le limiteur de vitesse.
Toutefois, l’ensemble Pilot ajoute les fonctions d’information au conducteur avec le régulateur adaptatif, ainsi que les phares avant à DEL pixels avec mise à niveau automatique, les feux de circulation de jour et feux de route actifs, idem pour les phares antibrouillards à DEL avec éclairage dans les virages.
Convivialité : 8/10
Conçu par le géant Google, le système d’infodivertissement maison demande tout de même quelques minutes d’acclimatation à son utilisateur afin que ce dernier puisse naviguer plus aisément dans les multiples applications de l’univers digital de la voiture. L’écran est très réactif et la qualité des graphiques est indéniable, mais certaines commandes requièrent un doigté plus précis de la part des passagers à l’avant.
Très épurée, la planche de bord de la Polestar 2 se limite à cet écran central, à l’autre écran dissimulé derrière le volant multifonctions et à ce petit levier de la boîte de vitesses, ainsi que cette molette qui contrôle le volume et l’allumage de la chaîne audio.
Puis, il y a l’option « Hey Google » qui autorise des recherches sur le web pendant la conduite sans que le conducteur n’ait à faire quoi que ce soit. Il n’a qu’à poser sa question et le système pourra répondre ou non à la requête de l’opérateur.
Habitabilité : 7/10
La Polestar 2 n’est pas aussi accueillante que son cousin de plateforme, le Volvo XC40 Recharge qui offre un format plus utilitaire que la berline-coupé. L’assise à la deuxième rangée oblige le passager à s’assurer qu’il ne frappera pas la ligne de toit, tandis que l’espace pour les jambes n’est pas le plus vaste de l’industrie. Mais, l’aspect horizontal de la berline garantit un bon dégagement pour la tête des occupants.
Derrière, la 2 vient singer les multisegments de poche avec son hayon qui s’ouvre avec une légère motion du pied sous le pare-chocs arrière. Le séparateur (voir photo) pratique pour les voyages à l’épicerie est également digne de mention, tandis qu’il y aussi un petit coffre sous le capot à l’avant pour le rangement d’objets comme le liquide lave-glace ou un balai à neige par exemple.
Économie de carburant : 8/10
Depuis son lancement en pleine pandémie, la Polestar 2 a bénéficié de quelques améliorations, notamment pour ce qui est de son autonomie entre les recharges. Les estimations de RnC (Ressources naturelles Canada) de l’époque avançaient une distance possible de 375 km, mais en 2023, cette distance est passée à 418 km, une amélioration non négligeable, il faut l’avouer.
Quant à ma consommation d’électrons, elle s’est améliorée depuis mes essais antérieurs. Le ministère fédéral annonce une consommation moyenne de 20.9 kWh/100 km, mais j’ai plutôt enregistré une consommation de 21.5 kWh/100 km. Disons seulement que je n’ai pas abusé de la pédale de droite pendant l’essai.
Caractéristiques : 8/10
La voiture prêtée pour cet essai printanier était équipée de quelques groupes optionnels assez pertinents à bord d’une voiture électrique, notamment le Groupe Plus (5 700 $) qui inclut une pompe à chaleur écoénergétique, une chaîne audio Harman Kardon à 13 haut-parleurs, un toit panoramique qui élimine 99,5 % des rayons UV, une lunette arrière teintée, un éclairage d’ambiance, des sièges avant à assistance électrique, des sièges (aux deux rangées), un volant et des buses d’essuie-glace chauffants, un système de gestion de la qualité de l’air dans l’habitacle, l’option de la clé numérique, un hayon automatisé et bien plus encore.
L’autre groupe optionnel (Pilot) greffe à la voiture des phares à DEL, des antibrouillards à DEL et plusieurs systèmes d’aide à la conduite supplémentaires. L’ajout de sièges en cuir Nappa ajoutait 5 000 $ au prix de la voiture.
Valeur : 8/10
Avec un prix de base de 62 950 $, cette livrée à autonomie prolongée et deux moteurs n’est pas pour toutes les bourses, mais ce montant la rend accessible aux deux niveaux de rabais gouvernementaux, un détail non négligeable pour les automobilistes québécois. Douze mille dollars, ce n’est pas rien!
Dans le cas qui nous intéresse, la Polestar 2 se détaillait 76 450 $ après l’application des options et des frais de transport. L’ajout des jantes de 20 pouces et de la couleur de la carrosserie (Tonnerre) ont gonflé quelque peu la facture qui avait déjà deux groupes optionnels et la sellerie en cuir. Face à une voiture comme la Tesla Model 3, la Polestar 2 se démarque surtout par sa qualité générale. L’assemblage de la voiture suédoise est vraiment plus rigoureux que celui de sa rivale avouée.
Conclusion
La Polestar 2 à deux moteurs est vraiment une voiture à considérer si vous êtes dans le marché pour acquérir une électrique dotée d’un certain « standing ». La 2 appartient à la catégorie des berlines électriques de luxe après tout.
Sa qualité d’assemblage, son agrément de conduite et son confort général sont des atouts, tandis que l’autonomie s’approche petit à petit de celle offerte par la Model 3 de Tesla. En revanche, la division d’Elon Musk prépare une mise à jour de sa berline.