Avis d'expert

Ford Maverick 2022 : une camionnette pour les non-habitués

8,0
10
SCORE AutoHebdo
Ce score est attribué par notre équipe d’experts après des tests approfondis de la voiture
  • DESIGN
    8/10
  • Sécurité
    8/10
  • HABITABILITÉ
    8/10
  • CONVIVIALITÉ
    8/10
  • CARACTÉRISTIQUES
    9/10
  • PUISSANCE
    9/10
  • CONFORT
    8/10
  • AGRÉMENT DE CONDUITE
    8/10
  • CONSOMMATION DE CARBURANT
    7/10
  • VALEUR
    7/10

Mais à quoi pensait les stratèges de Ford lorsqu’ils ont décidé de recycler le nom Maverick jadis apposé sur les flancs d’une voiture compacte dans les années 70 pour une nouvelle camionnette compacte? C’est vrai qu’en Amérique du Nord, le nom Maverick est grandement associé à cette gamme de voitures peu mémorable qui n’aura duré qu’une seule génération, mais ailleurs sur le globe, Maverick est un écusson à saveur utilitaire. Tapez Ford Maverick dans les moteurs de recherche, vous trouverez bien une photo ou deux de ces Maverick d’outre-mer.

Heureusement pour la haute direction de Dearborn, les acheteurs ciblés par cette adorable camionnette compacte n’étaient probablement pas nés lorsque la voiture Maverick sillonnait encore les rues de notre grand pays. C’est que, voyez-vous, même si les ingénieurs de Ford vantent sans cesse les capacités du pickup format réduit, la mission première du Maverick 2022 est de plaire aux aventuriers, à ceux et celles qui n’hésitent pas à quitter la ville pour découvrir de nouveaux territoires, partir en camping ou simplement profiter d’une journée en kayak.

En ajoutant un troisième format de camionnette à sa gamme de pickups, Ford vient peut-être d’enlever quelques ventes potentielles au Ford Ranger, mais il s’assure d’avoir une longueur d’avance sur ses plus proches poursuivants. Au moment d’écrire ces lignes, seul Hyundai avait décidé d’entrer dans la danse avec un Santa Cruz fortement équipé.

Voici ce que j’ai retenu de ce premier contact avec une livrée Lariat du nouveau Ford Maverick 2022.

Design : 8.5/10

Réglons tout de suite la question du design. Mentionnons tout d’abord le fait que le Maverick partage sa plateforme avec l’Escape et le Bronco Sport. Si les trois comparses présentent des dimensions similaires au niveau de la largeur et la hauteur, l’empattement est en revanche plus long pour le Maverick, le pickup qui est bien entendu plus long, donc un peu moins maniable pour les manœuvres de stationnement corsées.

Félicitons les designers d’avoir réussi à donner aux trois multisegments de taille compacte une identité qui leur est propre. L’Escape est le VUS sage, voire même « écolo » avec ses options électrifiées; le Bronco Sport profite de l’ambiance rétro pour déployer son caractère passe-partout; quant au Maverick, il se trouve à mi-chemin entre les deux avec cette boîte de chargement hyper pratique ou cette option hybride sur les livrées moins cossues. Le style préconisé par les concepteurs s’inspire assurément de l’expérience de Ford dans le créneau des camionnettes, mais je dois l’avouer, le nouveau venu se distingue admirablement du Ranger et de la Série F.

Le bouclier par exemple ne ressemble à aucun autre véhicule de la marque, à part peut-être cette signature aux lumières DEL en forme de « C ». Pour le reste par contre, le pickup compact respecte la philosophie de Ford en ce qui a trait au design de ses camionnettes. On le remarque à l’arrière avec ce hayon où le nom du véhicule est embossé dans la tôle ou ces feux de position au design familier.

Chapeau aussi aux designers d’avoir intégré une planche de bord complètement différente des deux autres utilitaires. J’y reviens un peu plus loin.

Habitabilité : 8/10

Avec ses quatre portières, le Maverick se fait invitant pour accueillir jusqu’à cinq passagers à bord, mais dans les faits, l’habitacle du camion compact est idéal pour une famille de quatre, avec les enfants assis derrière! L’espace à cet endroit n’a rien à voir avec celui d’une livrée à cabine d’équipe du F-150, ça va de soi, mais je vous rassure, même un adulte de taille moyenne peut facilement faire le trajet à la deuxième rangée.

À l’avant, c’est beaucoup mieux, les passagers qui ne sont pas encombrés par une console centrale envahissante, notamment grâce à l’utilisation de cette molette pour la sélection des rapports de la boîte automatique ou cet espace de rangement reculé au maximum, entre les deux sièges. Toutefois, c’est vraiment à l’extérieur où le Maverick se démarque encore plus avec cette boîte de chargement FLEXBED qui offre plusieurs solutions de rangement pour le matériel qui y sera installé. J’aime particulièrement cette position intermédiaire du hayon qui autorise le chargement de la fameuse feuille de contreplaqué de 4’x8’… avec une boîte qui fait seulement 54,4 pouces (ou un peu plus de 4’5’’ en longueur)! Gare aux blessures par contre, car les fixations pour installer ce hayon dans cette position diagonale sont tranchantes.

Convivialité : 8/10

À maintes reprises, j’ai félicité les concepteurs du système infodivertissement de Ford pour la qualité des graphiques ou même pour sa facilité d’utilisation. C’est toujours le cas, et ce, même si la taille de l’écran (6,5 po en largeur) en question n’est pas immense. Je trouve tout de même que l’orientation de ce dernier n’est pas optimale pour le conducteur.

Même si la tendance du moment est d’envoyer les touches traditionnelles à la retraite au profit de commandes tactiles, Ford a préféré l’intégration de bons vieux boutons sous l’écran et sous les buses de ventilation centrales, pour le contrôle de la chaîne audio et de la climatisation. C’est tellement plus simple ainsi!

Confort : 8,5/10

Si le Maverick s’inscrit à la catégorie des pickups, il n’a en revanche aucune des caractéristiques de conduite de ces « bourreaux de travail ». Le fait qu’il repose sur un châssis monocoque lui confère un confort de multisegment compact. Parlez-en aux propriétaires de Honda Ridgeline, le modèle nippon qui a changé la donne il y a plus d’une décennie déjà… avec un format intermédiaire par contre! Je l’admets, les réglages de la suspension sont plus fermes (merci à l’ensemble hors route FX4) que ceux d’un Ford Escape équipé des jantes de base, mais je vous rassure, en fermant les yeux, on a vraiment l’impression d’être assis à bord d’un VUS confortable.

Sécurité : 8.5/10

Côté sécurité, le Maverick emprunté pour quelques jours au mois de janvier 2022 était équipé au possible, notamment parce qu’il était muni de l’ensemble grand luxe Lariat, ce dernier qui intègre plusieurs dispositifs de sécurité à l’équation comme le système BLIS (surveillance des angles morts) avec avis de circulation transversale, l’avertissement de sortie de voie avec suivi de voie, l’avertisseur de sortie et l’alerte au conducteur, le régulateur de vitesse adaptatif avec fonction arrêt/départ, l’assistance au suivi de voie et les capteurs de stationnement arrière.

Mais, comme je le répète souvent, le principal élément de sécurité se trouve derrière le volant, le conducteur d’une livrée équipée du moteur 2,0-litres turbo qui profite aussi du rouage intégral maison, une motricité accrue qui aide le petit camion à rester sur la route.

Agrément de conduite : 8,5/10

Le Maverick n’a pas les mêmes capacités qu’un Super Duty, c’est clair, mais le mastodonte ne peut tout simplement pas suivre le petit dernier sur une route sinueuse comme il en est capable. Avec des dimensions réduites, un empattement allongé et un comportement d’utilitaire compact, le Maverick invite presque à la délinquance au volant. Je me suis même surpris à faire déraper le train arrière à plus d’une reprise… en prenant soin de désactiver le bouton du système antipatinage logé entre les deux occupants bien sûr! Le rouage intégral, jumelé à ces pneus d’hiver Bridgestone Blizzak DM-V2, est très facile à doser avec la pédale de droite.

Avec son moteur 4-cylindres turbo qui travaille bien avec la boîte automatique, le compact camion est surprenant à conduire au quotidien. La direction, sans être trop lourde, en dit juste assez à son conducteur sur l’état des routes et le freinage se montre adéquat… lorsque le véhicule est vide. Malheureusement, un pépin de dernière minute m’a empêché de prendre la route avec ma famille. Le test « chargé » devra attendre à plus tard.

Il est toutefois dommage que le système de modes de conduite n’offre pas d’option Sport pour les moments où le conducteur a envie de s’amuser un peu. En fait, j’irais même jusqu’à greffer une paire de palettes derrière le volant… à moins qu’une version ST soit en préparation? Ne retenez pas votre souffle pour une telle livrée, mais on ne sait jamais!

Puissance : 9/10

Avec 250 chevaux et un couple de 277 lb-pi, le Ford Maverick 2022 accuse un très mince retard de 20 chevaux par rapport à son grand frère, le Ford Ranger. Le couple du modèle intermédiaire est toutefois plus important avec 310 lb-pi. Néanmoins, ce premier contact a démontré que 250 chevaux pour un petit camion, c’est amplement suffisant!

Économie de carburant : 7.5/10

Avec une moyenne annoncée de 10,7 L/100 km en ville et 8,1 L/100 km sur route, le Maverick, même avec le « gros moteur », est plus intéressant que le Ranger ou le F-150, quoique les températures glaciales des dernières semaines ont tôt fait de hausser le résultat final à la pompe. Ainsi, ma moyenne de 11,5 L/100 km après quelques jours d’utilisation majoritairement urbaine s’explique aussi par mes abus du système de chauffage et des sièges/volant chauffants.

Caractéristiques : 9/10

L’exemplaire mis à l’essai n’avait rien à voir avec la livrée XL annoncée un peu partout à un prix de 25 900 $. L’équipement était donc des plus complets avec le système infodivertissement, la climatisation automatique, le groupe motopropulseur plus dynamique, le rouage intégral, l’ensemble grand luxe Lariat et tout ce qu’il ajoute, notamment. Il y a toutefois un prix à payer pour repartir au volant d’un Maverick aussi bien nanti.

Valeur : 7/10

Et ce prix, c’est 44 150 $ (avant les frais de préparation et les taxes en vigueur). Ce n’est pas donné en effet, mais de nos jours, un véhicule à 45 000 $, c’est (quasiment) normal! Au fait, aviez-vous remarqué l’écart de presque 20 000 $ de plus que le modèle d’entrée de gamme?

Il est difficile d’évaluer la valeur d’un nouveau modèle comme le Maverick dans une catégorie créée de toutes pièces, mais avec la popularité des camionnettes en général et l’attrait d’un pickup écoénergétique, il est permis de croire que le nouveau camion de Ford sera un véhicule en demande au fil des prochains mois et années. En fait, au moment d’écrire ces lignes, nous apprenions que le constructeur avait cessé de prendre des commandes à cause d’un carnet rempli, un signe de l’engouement des consommateurs.

Conclusion

Je dois l’avouer, le Ford Maverick m’a beaucoup plu. Ford a su trouver le bon mélange pour accoucher d’une recette qui risque de plaire aux inconditionnels de pickups autant qu’aux aspirants qui ne veulent pas nécessairement d’un outil de travail encombrant et coûteux à la pompe.

Les concurrents
Caractéristiques
Cylindrée 2,0L
Nb. de cylindres L4
Puissance 250 ch
Couple 277 lb-pi
Consommation de carburant 10,7 / 8,1 / 9,6 L/100 km ville/route/comb
Volume de chargement boîte de 1 382 mm (54.4 po)
Modèle à l'essai Ford Maverick Lariat 2022
Prix de base 34 450 $
Taxe climatiseur 100 $
Frais transport et préparation 1 995 $
Prix tel qu’essayé 46 145 $
Équipement en option
9 600 $ – Peinture Cyber Orange, 550 $; Tapis de protection, 250 $; Ensemble hors route FX4, 1 120 $; Toit panoramique, 1 115 $; Ensemble remorquage, 750 $; Ensemble grand luxe Lariat, 4 700 $; jantes 17 pouces, 1 115 $