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Le mal des transports : les causes et comment le prévenir

Traduit par Vincent Aubé

Les symptômes du mal des transports sont facilement reconnaissables – maux de tête, étourdissements, nausées et une sensation générale de malaise et de fatigue. Plusieurs raisons expliquent cette situation inconfortable, mais celles-ci sont principalement liées à des perturbations des multiples façons dont le corps humain perçoit le mouvement.

En général, tout ce que vos yeux, vos oreilles et même votre peau perçoit est géré par votre cerveau qui confirme à son tour : « Oui, nous sommes en mouvement », pour que tout se passe bien. Cependant, lorsque les entrées d’information sont confuses ou déformées, il est normal d’avoir le mal des transports.

Par exemple, lorsque vous êtes assis sur la banquette arrière d’une voiture, vous avez le sentiment que la voiture avance, mais comme vous ne pouvez pas voir la direction exacte de la voiture, le cerveau a une idée incomplète de ce qui se passe autour de vous. De plus, les mouvements de montée et de descente d’une route cahoteuse ou d’une suspension souple, ainsi que le roulis d’un côté à l’autre d’une route sinueuse peuvent entraîner l’envoi de messages encore plus flous à votre cerveau, ce qui se traduit souvent par le mal des transports.

Lire un simple livre en voiture est un déclencheur commun du mal des transports : lorsque vos yeux se déplacent sur une page, votre corps se déplace dans une direction différente, déclenchant un autre déséquilibre et encore plus le mal des transports. Les appareils portables comme les téléphones et les tablettes sont un autre problème de plus en plus présent dans les habitacles de nos jours. Avoir la tête baissée en regardant ces écrans en mouvement peut entraîner l’apparition encore plus rapide du mal des transports.

Les passagers ont plus tendance à avoir le mal des transports que les conducteurs, car ils ont une vue obstruée de la direction du véhicule et ne peuvent pas non plus anticiper le mouvement du véhicule, contrairement au conducteur qui doit rester vigilant. Ceci pourrait poser problème à l’avenir, puisque de plus en plus de constructeurs automobiles cherchent à développer des véhicules autonomes qui feront de chacun de nous un passager.

L’apport des constructeurs automobiles

Les constructeurs automobiles essaient depuis fort longtemps de contrer le mal des transports avec plus ou moins de succès. Certaines innovations ont permis des changements importants dans la conception des véhicules. Par exemple, Ford a constaté que le déplacement des écrans d’infodivertissement plus haut sur le tableau de bord permet de pointer les yeux du passager vers l’horizon et à l’avant du véhicule, ce qui évite le mal des transports. Plusieurs autres constructeurs automobiles ont suivi cette idée, ce qui explique pourquoi tant d’écrans sont juchés par-dessus les planches de bord de nos jours.

Mazda déploie beaucoup d’efforts pour rendre ses véhicules plus naturels. « Mazda concentre son développement sur la conduite et la maniabilité autour de l’équilibre humain », déclare Dave Coleman, directeur de la dynamique des véhicules chez Mazda. « Notre objectif est de donner à la voiture l’impression d’être une extension du corps du conducteur […] si vous faites bouger la voiture d’une manière naturelle et organique qui satisfait le centre d’équilibre de votre cerveau, cela corrige également les causes du mal des transports. », a-t-il ajouté.

Le constructeur nippon a étudié le corps humain en accordant une attention particulière aux éléments comme la posture, les yeux et la façon dont le cerveau interprète le mouvement; et a changé divers aspects de ses plus récents modèles pour mieux soutenir les personnes qui conduisent leurs véhicules. Ils ont redessiné leurs sièges pour favoriser une position verticale plus naturelle, façonnant votre colonne vertébrale en forme de « S » plutôt qu’en forme de « C » comme lorsque vous êtes affalé sur une chaise. « Cette position assise plus active vous aide naturellement et inconsciemment à garder un équilibre pendant que la voiture vous transporte », a déclaré Coleman.

Ce dernier a également expliqué que Mazda trouvait essentiel d’aligner ce que vos yeux voient avec ce que ressent votre oreille interne. « Lorsque vous conduisez dans un virage, nous avons trouvé très bénéfique de nous assurer que vos yeux voient la carrosserie du véhicule rouler une fraction de seconde avant que votre oreille interne ne ressente les forces G latérales. » Il s’agit d’un élément majeur du contrôle vectoriel-G de la marque, qui a été conçu pour améliorer la sensation de maniabilité des véhicules Mazda en réduisant une infime quantité de couple moteur lorsque le volant tourne. Le sous-produit de cela est une voiture plus naturelle : elle avance un peu lorsque le conducteur tourne le volant, ce qui avertit le corps que vous êtes en mouvement et que vous pouvez vous attendre à un virage. Ce petit retour d’information pendant la conduite aide à atténuer le mal des transports, même pour les passagers.

Une autre facette où Mazda a exploité le comportement humain est le freinage. « Lorsque nous marchons, nos têtes tournent de haut en bas, mais le cerveau filtre ce mouvement », explique Coleman. Il existe un certain seuil de mouvement que le cerveau peut filtrer. Au freinage, une voiture avance un peu, le constructeur automobile a donc essayé de réduire la quantité de piqué avant de ses véhicules pour s’adapter à ce seuil.

Ne confondez pas tout cela avec l’idée que plus de mouvements corporels conduisent à moins de mal des transports : tous les roulis ressentis à bord d’un véhicule ne sont pas mauvais.

Le mal des transports est une très grande préoccupation à l’ère où les constructeurs automobiles travaillent au développement des véhicules autonomes de demain. En conséquence, de nombreuses solutions sont explorées et recherchées. L’une d’entre elles consiste à utiliser les écrans et les applications de la cabine du véhicule pour simuler le mouvement avec des arrière-plans à défilement constant synchronisés avec la vitesse du véhicule. D’autres concepts incluent des sièges redessinés qui renforcent une bonne posture active pour réduire le mal des transports chez les passagers. Étant donné que les voitures autonomes ne sont pas encore autorisées à rouler sur notre réseau routier et qu’il y a encore beaucoup de chemin à parcourir avant d’en apercevoir une dans la rue, il faudra un certain temps avant de découvrir une solution éprouvée pour le mal des transports dans ces véhicules autonomes.

Comment prévenir le mal des transports?

Malgré tous les changements apportés aux véhicules modernes, les gens souffrent toujours du mal des transports. Si vous ou un passager êtes vulnérable aux épisodes du mal des transports, voici ce que vous pouvez faire :

Regardez vers l’horizon

Surtout dans un véhicule en mouvement, regarder vers l’avant du véhicule; ceci vous aidera à réorienter votre corps. S’asseoir à l’envers dans un véhicule peut également causer le mal des transports, alors assurez-vous d’être dans la bonne direction.

Ouvrez un toit ouvrant ou une fenêtre

La sensation d’air frais à l’intérieur aide à soulager les sensations du mal des transports.

Fermez les yeux ou faites une sieste

C’est évidemment pour les passagers (et les conducteurs qui préfèrent vivre sans conversation et sans la radio à tue-tête), mais fermer les yeux peut aider à atténuer les sensations du mal des transports. Saviez-vous que la somnolence est également un symptôme du mal des transports?

Mâcher de la gomme

Certains ont réussi à dissiper les symptômes du mal des transports en mâchant quelque chose, comme de la gomme, pour atténuer le mal des transports. D’autres recommandent de prendre du gingembre avant le voyage.

Évitez les aliments lourds ou l’alcool

Il peut être difficile d’éviter les chaînes de restauration rapide pendant une escapade, mais les aliments riches en sel, en protéines et en calories peuvent aggraver le mal des transports. L’alcool est un autre facteur ici et peut également interagir avec des médicaments comme ceux mentionnés ci-dessous.

Médicament

Si vous partez pour une escapade prolongée, il peut être intéressant de prendre des médicaments en vente libre comme le diménhydrinate (par exemple Gravol, Dramamine) ou la diphénhydramine (par exemple Benadryl) une heure environ avant le départ – certains sont sous forme de cachets, tandis que d’autres sont disponibles sous forme de timbres. Assurez-vous de consulter un médecin ou un pharmacien avant d’utiliser ces médicaments et d’examiner attentivement leurs effets secondaires, qui incluent souvent la somnolence, ce qui n’est pas idéal si vous êtes appelé à conduire.

Si vous souffrez constamment du mal des transports sévère, il existe également des médicaments sur ordonnance qui peuvent mieux traiter les symptômes.