Avis d'expert

Mazda3 GT 2020 : essai routier

8,1
10
SCORE AutoHebdo
Ce score est attribué par notre équipe d’experts après des tests approfondis de la voiture
  • DESIGN
    9/10
  • Sécurité
    9/10
  • HABITABILITÉ
    8/10
  • CONVIVIALITÉ
    7/10
  • CARACTÉRISTIQUES
    9/10
  • PUISSANCE
    8/10
  • CONFORT
    7/10
  • AGRÉMENT DE CONDUITE
    8/10
  • CONSOMMATION DE CARBURANT
    8/10
  • VALEUR
    8/10

Le public québécois l’a déjà élevée au statut de favorite à une autre époque, mais depuis quelques saisons, la Mazda3 n’est plus l’ombre d’elle-même. Certes, les effets de la pandémie sont planétaires, mais un simple coup d’œil aux chiffres de ventes canadiens révèle que les consommateurs entrent dans les salles de montre du constructeur pour acheter l’un des quatre utilitaires de Mazda, le roadster MX-5 et les deux berlines qui sont de plus en plus boudées par le public canadien.

Le coronavirus n’a rien à voir avec ce virage forcé de l’industrie, c’est plutôt le VUSvirus qui fait rage au sein de l’industrie automobile mondiale, le phénomène qui n’est plus simplement une affaire nord-américaine. D’emblée, on peut comprendre le déclin de la Mazda6, une superbe berline intermédiaire dévoilée en 2013 qui accuse un certain retard face aux ténors du segment, mais la Mazda3, c’est assez dur à avaler… surtout pour le constructeur!

Eh oui, même l’une des meilleures voitures compactes disponibles au pays doit laisser le champ libre aux véhicules utilitaires de ce monde, et ce, malgré un effort marqué de Mazda à garder la gamme 3 au goût du jour. En effet, depuis un an, la Mazda3 peut désormais être commandée avec un rouage intégral, une rareté dans le créneau des compactes, la seule véritable opposition venant de la Subaru Impreza. D’ailleurs, nous avons mis à l’épreuve ces deux-là avant que la crise éclate l’hiver dernier.

Mais, cette fois, je me retrouve fin seul au volant d’une berline GT dotée de l’ensemble Premium, une option qui ajoute du même coup le rouage intégral à la recette, une recette qui s’est embellie l’an dernier, il faut l’avouer.

Design : 9/10

Le design est l’un des aspects indiscutables d’une automobile. On peut, en apercevant cette livrée GT de la berline, adorer ou détester. Pour ma part, c’est cette carrosserie que je préfère. La portion arrière de la Mazda3 Sport est un peu trop controversée à mon goût, ceci étant dû à l’épaisseur des piliers C, notamment. En revanche, la silhouette de la berline m’apparaît beaucoup plus homogène, surtout à cause de ces jantes de 18 pouces qui remplissent à merveille les arches de roues. Bonne nouvelle également au chapitre de l’assemblage : la Mazda3 ne présente pas d’irrégularités évidentes à l’extérieur.

Sécurité : 9/10

Il arrive que Mazda nous confie des livrées moins cossues pour un essai routier, mais dans ce cas-ci, il ne manquait pas grand-chose à la liste des équipements disponibles dans le catalogue de la marque. D’emblée, je dois tout d’abord féliciter les ingénieurs Mazda d’avoir concocter un rouage intégral aussi efficace, le premier élément de sécurité à bord de cette berline à mon humble avis.

Toutefois, la Mazda3 n’a rien à envier à la concurrence pour cet aspect bien précis. Si la livrée GX ne regorge pas de systèmes de sécurité avancée, la livrée GS, située au-dessus de la GX dans l’organigramme, reçoit une jolie liste de dispositifs de sécurité et celle-ci s’allonge de sonars pour le stationnement arrière et d’un système d’aide au freinage à l’arrière ou avec croisement arrière. Bref, la Mazda3 GT est riche à ce niveau!

Habitabilité : 8/10

Une fois de plus, on doit se rendre à l’évidence : chaque nouvelle génération d’un modèle apporte son lot de millimètres supplémentaires. La Mazda3 ne fait pas exception à cette règle. En fait, la berline est à quelques millimètres près d’une Mazda6 de première génération, celle qui est apparue en 2004. Heureusement, la 3 se compare admirablement aux autres berlines compactes du moment, même s’il est vrai que l’espace pour les jambes constitue le talon d’Achille du modèle. Si vos ados sont très grands, peut-être serait-il judicieux de jeter un coup d’œil chez la concurrence!

Convivialité : 7.5/10

Mazda a fait des efforts en ce sens également, la planche de bord épurée qui présente tout de même les commandes du quotidien en plein centre, tandis que la console centrale regroupe les fonctions reliées à la conduite, sans oublier le maniement du système infodivertissement à l’aide d’une large molette, un bouton pour le volume de la chaîne audio et quelques boutons raccourcis.

Disons que l’utilisation de l’écran est plus facile que par le passé – un commentaire qui s’applique aussi à la qualité des graphiques –, mais personnellement, je préfère encore un bon vieux écran tactile avec des menus clairs.

Confort : 7.5/10

Malgré la présence de jantes surdimensionnées, la Mazda3 GT 2020 n’est pas une voiture « tape-cul », même que sa douceur de roulement laisse croire pendant quelques secondes qu’on est assis au volant d’une berline intermédiaire. Quant à la mollesse des sièges, elle contribue à rendre les longs trajets un peu plus agréables. Bref, on est loin de la première Mazda3, voire même de sa devancière, la Mazda Protegé.

Agrément de conduite : 8/10

Ne cherchez pas de troisième pédale à bord de cette livrée GT Premium, la seule boîte de vitesses disponible qui est de type automatique, cette dernière qui compte six rapports. On peut critiquer Mazda sur ce point – celui de ne plus offrir de boîte manuelle –, mais le fait est que plus personne ne considère cette traditionnelle manière de changer les vitesses d’une transmission. En revanche, la transmission de Mazda fait du bon boulot, même si une boîte à double embrayage ajouterait certainement une dose de sportivité.

Impossible de savoir comment va se comporter la Mazda3 Turbo 2021, la livrée qui n’est pas encore sur le marché, mais on imagine que ce sera plus relevé qu’à bord de cette version intermédiaire. La Mazda3 est loin d’être une tortue, mais pour les sensations fortes, il faut regarder ailleurs ou, du moins, attendre le turbocompresseur au début de l’an prochain.

Néanmoins, la 3 se retrouve encore – heureusement pour Mazda d’ailleurs – dans le premier tiers de sa catégorie en ce qui a trait à l’agrément de conduite. La direction par exemple est assez précise pour accrocher un sourire au visage de son conducteur, tandis la suspension n’est ni trop sèche ni trop molle pour absorber les bosses de notre réseau routier usé par le temps.

Au final, j’aimerais une Mazda3 plus directe lors des rétrogradations, la boîte automatique qui n’est pas assez efficace à mon goût. Remarquez, en laissant la transmission en mode « D », la berline demeure plus homogène. Ah oui, le fameux mode « Sport » identifié par ce minuscule bouton à gauche du levier de vitesses aiguise certainement les réactions de la voiture, mais on ne parle pas ici d’une métamorphose.

Puissance : 8/10

Avec 186 chevaux et 186 lb-pi, le 4-cylindres atmosphérique de 2,5-litres de cylindrée est tout à fait dans le ton du segment. En fait, ce moteur est parfaitement adapté au châssis du véhicule et même si une boîte de vitesses à huit ou neuf rapports serait souhaitable, celle-ci fait très bien en général.

Économie de carburant : 8/10

Selon l’EnerGuide canadien, une Mazda3 GT équipée de rouage intégral enregistre une moyenne de 9,2 L/100 km sur la route, tandis que ce chiffre descend à 7,0 L/100 km… en théorie du moins, car la sportivité de la berline tend à faire augmenter ces statistiques un brin. C’est tout à fait normal! J’ai d’ailleurs maintenu une moyenne de 9,0 L/100 km tout au long de cet essai routier de quelques jours. Vraisemblablement, ce résultat grimpera un peu plus la saison froide venue.

Caractéristiques : 9/10

Là-dessus, le constructeur devra considérer l’ajout de quelques gadgets pour séduire un jeune auditoire, comme une recharge par induction par exemple ou une sellerie chauffante à l’arrière sur son modèle le plus cossu, mais dans l’ensemble, la 3 GT avec ensemble Premium a tout ce qu’il faut pour plaire à ses utilisateurs. J’aime particulièrement l’affichage tête haute qui avertit le conducteur lorsqu’un autre véhicule se trouve dans l’angle mort.

Valeur : 8/10

À 30 500 $, on ne peut pas dire que la Mazda3 est aussi économique que la livrée GX à l’autre bout du spectre. Toutefois, un rapide tour d’horizon révèle que les livrées les mieux équipées de la concurrence commandent des sommes similaires. Ici, c’est au consommateur de décider s’il veut investir une telle somme sur une Mazda3… une Mazda3 qui ne manque de rien en plus d’offrir quatre roues motrices, ce que la majorité des autres berlines compactes n’ont pas!

Conclusion

Le constructeur Mazda n’a pas les moyens des géants de l’industrie. Il doit donc se débrouiller dans les moyens infinis des conglomérats de l’auto. Toutefois, cette indépendance pousse la marque d’Hiroshima à se dépasser et la Mazda3 en est un bon exemple. Même si les voitures sont en déclin, il est encore possible de dénicher un produit tout à fait séduisant, et ce, même si la seule boîte de vitesses disponible est automatique!

Les concurrents
Caractéristiques
Cylindrée 2,5L
Nb. de cylindres L4
Puissance 186 ch @ 6 000 tr/min
Couple 186 lb-pi @ 4 000 tr/min
Consommation de carburant 9,2 / 7,0 / 8,2 L/100 km ville/route/comb
Volume de chargement 345 L
Modèle à l'essai Mazda3 GT 4RM 2020
Prix de base 26 500 $
Taxe climatiseur 100 $
Frais transport et préparation 1 750 $
Prix tel qu’essayé 32 650 $
Équipement en option
4 300 $ – Système i-Activ AWD, 1 700 $; Groupe Premium, 2 300 $; Gris mécanique métallisé, 300 $