Avis d'expert

Mitsubishi RVR 2020 : essai routier

6,3
10
SCORE AutoHebdo
Ce score est attribué par notre équipe d’experts après des tests approfondis de la voiture
  • DESIGN
    7/10
  • Sécurité
    7/10
  • HABITABILITÉ
    7/10
  • CONVIVIALITÉ
    6/10
  • CARACTÉRISTIQUES
    6/10
  • PUISSANCE
    7/10
  • CONFORT
    5/10
  • AGRÉMENT DE CONDUITE
    6/10
  • CONSOMMATION DE CARBURANT
    7/10
  • VALEUR
    5/10

Le constructeur Mitsubishi a repris du gallon depuis que Nissan l’a invité à se joindre à l’alliance Renault-Nissan. Évidemment, au moment d’écrire ces lignes, on ne parle pas d’une révolution au niveau des ventes ou même d’un regain technologique, mais disons que pour une division qui aurait pu, après Suzuki en 2011, être obligée à quitter le marché nord-américain, le virage jeunesse se poursuit tranquillement en attendant l’arrivée de forces fraîches.

Depuis deux ans, le constructeur aux trois diamants surfe sur l’engouement généré par son Outlander PHEV, seul utilitaire de taille acceptable à proposer la recharge par câble (jusqu’à l’arrivée du RAV4 Prime 2021), mais aussi par le curieux Eclipse Cross qui reprend non seulement l’un des noms les plus reconnus auprès des fans de la marque, mais qui ne laisse absolument personne indifférent par sa silhouette unique.

Pendant ce temps, le vieillissant RVR continue son bonhomme de chemin, le VUS sous-compact qui constitue la réelle porte d’entrée à la gamme du géant nippon, si on exclut la diminutive Mirage qui s’adresse davantage à un public attiré par les véhicules d’occasion, mais qui voudrait profiter d’un véhicule de nouvelle facture, sous la couverture d’une longue garantie.

Design : 7/10

Le Mitsubishi RVR 2020 est une fois de plus refondu, la dernière mise à jour qui remonte à l’année-modèle 2016. Avec ses deux autres VUS plus récents, les stratèges de la marque n’avaient d’autre choix que de revoir la silhouette du multisegment populaire.

À l’avant, on retrouve encore ces deux bandes chromées qui traversent le bouclier des blocs optiques jusqu’en bas, mais pour l’occasion, celles-ci ont été élargies, tandis que la calandre présente un grillage résolument plus en relief. La nouvelle forme des antibrouillards donne également à ce petit VUS urbain un semblant de robustesse additionnelle.

Les blocs optiques, quant à eux, adoptent un éclairage aux DEL pour les phares et les feux de jour. Bien entendu, la portion inférieure du bouclier est également de nouvelle facture, tout comme le dessin des jantes, une opération de routine pour une refonte partielle. À l’arrière, les feux de position aux DEL ont également changé de forme, tandis que le pare-chocs est plus riche en plastique noir et autres grillages ajoutés. Ce qu’il faut retenir, c’est que le RVR conserve sa ligne introduite il y a près d’une décennie déjà.

Sécurité : 7/10

Le Mitsubishi RVR 2020, malgré sa nouvelle robe, demeure un véhicule âgé. C’est ce qui explique pourquoi il n’est pas aussi bien nanti que ses deux grands frères de l’alignement. Par contre, le fait que le rouage intégral S-AWC soit disponible à un prix plus bas qu’en 2019 mérite au moins une mention. D’ailleurs, ce système a fait ses preuves par le passé, ce qui me pousse à vous le recommander si vous hésitez encore. Pour avoir droit au système d’atténuation de collision avant, il faut viser le plus onéreux modèle de la gamme, le GT, un non-sens à mon avis.

Habitabilité : 7/10

Puisqu’il s’agit d’un changement de passage, l’espace intérieur demeure identique au modèle sortant. Pour ceux qui ne le sauraient pas, le RVR est sans contredit l’un des précurseurs de cette catégorie des multisegments de poche. Ce dernier est arrivé sur le marché peu de temps après le Nissan Juke avec un habitacle supérieur en tous points au niveau de l’espace. S’il est vrai que les passagers de la première rangée profitent d’un espace généreux, c’est un peu moins accueillant à la deuxième rangée où le dossier assez vertical de la banquette rappelle qu’on est assis à bord d’un petit VUS. Néanmoins, le volume du coffre ne déçoit pas.

Convivialité : 6/10

Là-dessus, le RVR a du mal à cacher son âge : la présence de boutons présents à bord des véhicules de la marque au début des années 2000 est en cause ici. La planche de bord est elle aussi un peu vieillotte, mais bonne nouvelle, l’intégration d’un écran tactile plus large agrandit l’image qui s’y retrouve. Il est toutefois dommage que le nombre d’applications disponibles à même ce système d’infodivertissement soit très limité. Mais, lors des manœuvres de stationnement, l’écran diffuse une image plus vaste que par le passé, un plus, il faut l’admettre.

Confort : 5/10

C’est assurément sa plus grande faiblesse : le confort. Malheureusement, au Québec où s’est déroulé mon essai routier, il faut composer avec des routes usées par le temps, et avec un véhicule à empattement court doté d’une suspension qui absorbe mal les irrégularités du bitume, c’est même désagréable! L’insonorisation fait également défaut à bord du RVR, du moins face à certains de ses rivaux. Le RVR a des origines modestes, et ça se reflète au quotidien.

Agrément de conduite : 6/10

Malheureusement, depuis le départ de la Lancer Evolution, la marque aux trois diamants ne compte plus vraiment sur un bolide phare pour attirer les foules dans ses salles de montre. Seuls les trois modèles utilitaires apportent un semblant de plaisir de conduite à la marque. Le RVR n’est pas vilain à conduire en milieu urbain, ses dimensions réduites qui le favorise lorsque c’est plus serré, mais à cadence élevée, le RVR appartient clairement au passé. La direction est légère et un brin floue, les suspensions sont calibrées pour le confort (!) avant tout, ce qui cause du roulis, tandis que la mécanique est loin d’être un foudre de guerre. Puis, il y a la boîte à variation continue qui rend chaque accélération insupportable, surtout lorsque le pied droit insiste. Bref, si vous recherchez une conduite reposée, raffinée ou même sportive, vous n’êtes pas à la bonne adresse.

Puissance : 7/10

Le Mitsubishi RVR 2020 poursuit sa route avec un duo de moteurs 4-cylindres atmosphériques éprouvés. Toutefois, pour ce qui est de la puissance, ce n’est pas la mission première du multisegment urbain. Heureusement, l’exemplaire SEL AWC qu’on m’avait confié était muni du plus gros des deux moulins, le bloc de 2,4-litres qui développe tout de même 168 chevaux et 167 lb-pi. Bref, avec ce 4-cylindres, le RVR est dans la bonne moyenne de la catégorie, même si une mécanique plus sophistiquée ferait mieux.

Économie de carburant : 7/10

Grâce au gros bouton circulaire « AWD » logé non loin du levier de vitesses, il est possible de passer de deux à quatre roues motrices quand bon nous semble. Évidemment, pour sauver quelques gouttes d’essence de plus, il est préférable de prioriser les roues motrices avant. J’ai tout de même réussi à enregistrer une moyenne légèrement au-dessus des 10 L/100 km avec une conduite à la fois urbaine et sur l’autoroute à vitesse croisière, en prenant soin de varier la motricité.

Caractéristiques : 6/10

Le Mitsubishi RVR SEL AWC n’est pas aussi garni que la livrée GT AWC, mais avec un écart d’un peu moins de 5 000 $ entre les deux, je suis tenté de vous recommander le moins dispendieux des deux. C’est vrai, le SEL AWC n’a pas le toit panoramique, la sellerie de cuir, la chaîne audio Rockford-Fosgate de 710 watts ou même le système d’atténuation de collision avant, mais avec une sellerie en similisuède, la clé intelligente, les jantes de 18 pouces (également livrées sur le modèle GT), et les palettes montées directement à la colonne de direction, le RVR SEL AWC est selon moi le modèle le plus attrayant de la gamme. Le RVR GT est simplement trop cher pour ce qu’il apporte.

Valeur : 5/10

À un prix de 29 798 $ avant les frais de préparation, le RVR SEL AWC 2020 n’est pas une aubaine non plus, mais il offre tranquillité d’esprit à cause de son rouage intégral et de sa fiabilité éprouvée, sans parler de sa généreuse garantie. Le seul hic dans cette dernière phrase, c’est que les autres multisegments de la catégorie en donnent autant, voire plus pour le même prix, si on écarte la garantie de l’équation. L’âge de conception nuit au RVR. C’est bien beau conduire un véhicule fiable, sécuritaire et couvert par une longue garantie, mais les options ne manquent pas dans ce créneau. Et l’expérience de conduite offerte chez la concurrence est plus convaincante que celle du RVR, malgré toutes les améliorations apportées au véhicule pour 2020.

Conclusion

Ce qui rassure dans ce deuxième renouvellement du RVR, c’est la santé du constructeur. Avec l’entente conclue avec l’Alliance désormais connue sous l’appellation Renault-Nissan-Mitsubishi, le constructeur pense déjà aux prochains modèles. Le RVR vit donc sur du temps emprunté, jusqu’à l’arrivée des modèles électrifiés. Lorsque ceux-ci arriveront sur notre marché, la marque japonaise pourra enfin songer à la retraite pour son populaire multisegment qui, ne l’oublions pas, est le doyen du créneau.

Les concurrents
Caractéristiques
Cylindrée 2,4L
Nb. de cylindres L4
Puissance 168 ch @ 6 000 tr/min
Couple 167 lb-pi @ 4 100 tr/min
Consommation de carburant 10,3 / 8,3 / 9,4 L/100 km ville/route/comb
Volume de chargement 614 / 1 402 L
Modèle à l'essai Mitsubishi RVR SEL AWC 2020
Prix de base 29 798 $
Taxe climatiseur 100 $
Frais transport et préparation 1 900 $
Prix tel qu’essayé 31 798 $
Équipement en option
Aucune