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Kia Rio 5 Portes 2018 : Confort, confort, et confort...

La 4e génération de Kia Rio 5 portes qui s’amène mise sur le confort, le confort et... encore le confort. Oh, et aussi sur la connectivité. Mais pour maintenir une étiquette sous les 15 000 $, la sous-compacte coréenne a dû faire quelques sacrifices. Saurez-vous reconnaître lesquels? Bonne chance...

Wendake, Québec – Si vous m’aviez dit, lorsque j’ai débuté dans le métier au tournant des années 2000, que j’allais un jour vous jaser de confort, d’insonorisation et de motorisations efficaces pour... la plus petite des voitures de Kia, je vous aurais ri au nez.

Mais évidemment, rit bien qui est en train de rire le dernier. Car justement, les concessionnaires Kia du Canada reçoivent ces jours-ci l’une des sous-compactes (la berline arrive un peu plus tard ce mois-ci) les plus complètes, les plus confortables et les mieux équipées du marché – autant le marché du moment que celui d’hier.

Voyons ensemble pourquoi nous prétendons pareille chose.

Dehors et dedans

Visuellement, d’abord, la Kia Rio 5 portes 2018 (eh oui, c’est son nom...) est une belle réussite. Non seulement sa bouille sympathique est demeurée, mais des éléments rehausseurs de style lui accordent une allure plus mature. Pensez minces lignes de caractère au capot, calandre qui domine désormais à la presque verticale, phares plus élancés et flancs moins torturés, hayon mieux découpé et arrière-train bien campé... sans oublier les plus belles jantes de 17 pouces de la catégorie.

Bref, le coup d’oeil de cette nouvelle génération de Kia «hatchback» a tellement de relents européens que vite-fait, on la confond avec une Volkswagen Golf. Et décidément, on aime beaucoup le coup de crayon du designer Peter Schreyer, un ancien de VW/Audi retenu depuis presque 10 ans maintenant chez Kia (et Hyundai).

À l’intérieur de la nouvelle Kia Rio, l’habitacle est monté en grade. Le style a su rester sobre et bien dégagé, sans pour autant tomber dans le «cheap» et ce, même pour la variante la plus de base qui soit (LX). Les versions plus huppées profitent agréablement de l’ajout des technologies de l’heure, qui ont le bonheur d’être concentrées en deux endroits : à l’écran central et à l’instrumentation devant les yeux du conducteur, ce qui les rend accessibles et faciles à apprivoiser. Non, pas de tâtonnements destructeurs d’attention au volant!

Parlant de tâtonnements : les doigts fureteurs tomberont sur quelques plastiques rêches aux portières et aux bas des consoles, autant dans les versions les plus huppées que dans les variantes de base. Mais d’une part, ces plastiques savent habilement se dissimuler à l’oeil et, de l’autre, ils sont un mal nécessaire dans la catégorie. Sinon, eh bien on s’achèterait des Lincoln!

Oh, mais pas si vite : l’une des plus grandes qualités «intérieures» de la nouvelle Rio 5 portes est, justement, l’insonorisation, pas mal plus supérieure que ne l’exige la catégorie. De fait, avec ce silence qui y règne même à haute vitesse, cette planche de bord massive qui s’étire tout du long de la cabine et la grande stabilité dont la voiture fait preuve (nous y reviendrons un peu plus loin), nous avons eu l’impression de conduire non pas une sous-compacte, mais bien une compacte, voire un petit utilitaire.

Sauf que... sous-compacte elle reste, cette Kia Rio 5 portes. Ses dimensions intérieures se font (légèrement) plus généreuses qu’à la génération précédente, mais on reste quand même dans le domaine du petit, avec cet empattement de 2 580 mm (à peine 10 mm de plus qu’auparavant). Les passagers arrière seront contents de voyager avec vous pour les des courtes distances, mais assurez-vous de leur positivisme avant de leur faire faire Québec–Toronto...

Côté cargo, 37 litres en plus versus l’ancienne génération, ça paraît bien sur papier. Mais avec une hauteur en réduction, c’est dire que le set de drums avec lequel notre ami Marc, propriétaire de Kia Rio 2012, nous rabâche les oreilles, ne pourra toujours pas trouver à se loger. Vous riez? Sachez que si un ensemble de tambours n’entre pas là, imaginez cette poussette de bébé que vous ne voulez pas replier...

Sur la route

La disparition graduelle – et inévitable, semble-t-il – des boîtes manuelles n’a pas encore frappé Kia à 100 % : la transmission à «stick shift» demeure pour les deux versions d’entrée de gamme de la nouvelle Kia Rio 5 portes, ce qui permet d’offrir une étiquette de départ sous les 15 000 $. Si on n’a pas droit à une boîte au maniement des plus sportifs, reste que le levier est des plus agréables à manier et l’un des plus permissifs de l’heure. Vous souhaitez apprendre à conduire «manuel» ou... n’avez pas encore réussi à le faire? Achetez-vous une Kia Rio!

Mais vous aurez alors droit à une direction nettement plus assistée que celle, autrement, bonne communicatrice de la variante à boîte automatique. Les bonzes de Kia Canada confirment la chose : on a voulu faciliter les choses à celui ou à celle qui allait virer d’une seule main, parce que l’autre occupée à manier les rapports.

Pas besoin d’être un hyper-sensible pour voir la différence, contrairement à ce mode de sélecteur de conduite qui est l’apanage des Kia (et des Hyundai) depuis quelques années. Oh, mais attendez : le système Drive Mode Select qui fait varier l’assistance n’est pas reconduit! Et cette fois, les bonzes de Kia Canada d’ajouter, très poliment, que «personne ne s’est plaint de pareille disparition...»

Personne ne devrait non plus se plaindre de la performance de 130 chevaux et de 119 lb-pi – bien que ce soit là 7 chevaux et 4 lb-pi en moins sous le pied droit. Car même avec la boîte automatique à six rapports qui se montre un brin paresseuse, la puissance du sempiternel quatre cylindres Gamma à injection directe de 1,6 litre ne souffre pas. Les dépassements ne nous ont pas fait rougir lorsqu’on a enfilé la route 573 Nord qui grimpe vers la réserve indienne Wendake, tout comme les démarrages ne nous ont jamais laissés en plan aux feux de circulation qui viraient au vert. Même que le tout s’est effectué dans une belle sonorité de moteur qui, pied de nez à la concurrence, n’a pas à subir les affres d’une transmission à variation continue (CVT).

La consommation d’essence? Les cotes officielles n’ont pas encore été dévoilées par Transports Canada, mais nos pérégrinations de près de 200 kilomètres aux abords de la Côte de Beaupré nous ont livré du 7,1 L/100 km pour la Rio à boîte automatique et du très frugal 6,4 L/100 km pour celle à boîte manuelle.

Kia chante la rigidité accrue (30 %) de sa nouvelle plateforme, celle déjà utilisée par la cousine Hyundai Accent et en souligne l’utilisation plus abondante d’acier haute résistance pour expliquer la grande stabilité de sa (pourtant) petite voiture. Nous vous dirons simplement que les organisateurs de cet essai routier avaient choisi les pires routes sillonnant la région de la Capitale... et que la Kia Rio 5 portes ne nous a pas brassé le Canayen comme l’aurait fait d’autres concurrentes dotées, tout comme elle, d’une poutre à torsion en guise de suspension arrière.

Le constat est d’autant surprenant qu’il s’avère même pour les versions dites Sport de la Kia Rio et qui sont équipées des roues de 17 pouces. C’est donc dire qu’on a droit à des amortisseurs bien disciplinés, qui ne cognent pas démesurément mais qui trouvent quand même le tour de communiquer avec le bitume. Et encore une fois, voilà qui livre l’agréable impression de piloter une bien plus grande voiture qu’une sous-compacte.

Un premier UVO : juste ça...

Surtout, avec la nouvelle Rio 5 portes 2018, on a droit au premier déploiement du service UVO de Kia au Canada. Cette sorte de OnStar canadien, enfin lancé cet été au pays, utilise la connectivité de Bell (et votre cellulaire!) pour communiquer à distance avec votre véhicule ou s’inquiéter de son état de santé. Un pépin survient alors que vous êtes derrière son volant? Le système UVO contactera le centre d’appels Kia (situé à Mississauga, en Ontario, pour ceux que ça intéresse) et apportera la rassurante présence de quelqu’un qui essaie de vous aider.

Tout ça pour... eh bien, rien. Comme dans : zéro $. Et ce, pour les cinq prochaines années d’abonnement. Ensuite, ça dépendra des services. Cela dit, même les offres les plus généreuses de GM avec son OnStar n’ont jamais dépassé la gratuité d’un an d’abonnement...

Nous énonçons donc qu’uniquement pour cette techno, le penchant de l’acheteur d’une sous-compacte devrait... pencher drastiquement vers la nouvelle Kia Rio 5 portes 2018. Mais il y a plus. Car comme on le sait, les Coréens sont les plus forts pour proposer, même dans les versions d’entrée de gamme, des gizmos de confort qu’on attend plutôt de la part des modèles de luxe.

Et là encore, la Rio 5 portes ne faillit pas à la tâche : la plus petite de la famille propose – de série s’il vous plaît – la caméra de recul, le Bluetooth, le volant chauffant, les rétros chauffants et... les sièges avant chauffants. Oui, messieurs et mesdames, tout ça pour 14 995 $ (plus 1 560 $ en frais de préparation). C’est pile-poil le prix de l’ancienne génération de Kia Rio 5 portes... mais c’est aussi 1 000 $ de plus que l’actuelle cousine Hyundai Accent, qui joue autrement l’échelle des options.

Laquelle (Rio) choisir?

Il est bien révolu, le temps des écono-box où une seule version était proposée – et une version qui, généralement, ne faisait pas la moitié du travail pour quiconque. Cette fois, la Kia Rio 5 portes pousse plus loin: on peut payer en supplémentaire jusqu’aux deux tiers de la somme de base et ainsi obtenir la configuration EX Tech Navi, avec système de navigation et tout le tra-la-la.

Malheureusement, cette variante est la seule à proposer le freinage d’urgence automatisé. Et elle commande 23 795 $. Euh... qui va payer autant pour une sous-compacte? Pourtant, ce quasi-essentiel de sécurité est de série ou s’offre à des niveaux d’équipements plus abordables chez les Toyota Yaris et Honda Fit. Ces deux concurrentes proposent d’ailleurs le détecteur d’angle morts et l’alerte à la circulation transversale en mode recul, deux autres quasi-essentiels qui ne figurent même pas à la fiche technique de la nouvelle Kia Rio.

Mais que voulez-vous: Kia a choisi le confort, le confort et... encore le confort. Et vrai qu’en plein hiver au Québec, où près de la moitié des Kia Rio vendues au Canada trouvent preneurs, demandez-vous ce qui est le plus «winner» entre des sièges chauffants de série ou un système de pré-collision pour l’ultime recours? Pas fous, ces Sud-Coréens...

Cela dit, la variante de la nouvelle Kia Rio 5 portes qui devrait être la plus populaire, le «bon deal à faire» à notre avis, est celle à 20 945 $. À mi-peloton, cette EX propose l’Android Auto et le CarPlay d’Apple, ce qui nous libère de l’onéreuse option «Navi». Après tout, nos cellulaires n’agissent-ils pas comme d’encore bien meilleurs navigateurs?

Et mine de rien, cette EX s’amène avec ces petits détails qui peuvent faire toute la différence au quotidien: un volant télescopique (eh non, les versions de base n’ont que le volant inclinable), une roue de secours au lieu d’un kit de réparation pneumatique, la climalisation bi-zone, la clé intelligente et le démarrage par bouton-pressoir.

Comme on le répète depuis le début: confort, confort, confort...