Avis d'expert

BMW i7 xDrive60 2023 : essai routier

8,3
10
SCORE AutoHebdo
Ce score est attribué par notre équipe d’experts après des tests approfondis de la voiture
  • DESIGN
    7/10
  • Sécurité
    7/10
  • HABITABILITÉ
    9/10
  • CONVIVIALITÉ
    8/10
  • CARACTÉRISTIQUES
    10/10
  • PUISSANCE
    8/10
  • CONFORT
    10/10
  • AGRÉMENT DE CONDUITE
    8/10
  • CONSOMMATION DE CARBURANT
    8/10
  • VALEUR
    8/10

Plus tôt en 2022, BMW a décidé de frapper un grand coup en lançant la septième génération de sa Série 7, la limousine bavaroise qui se décline désormais en deux modèles, un qui carbure à l’essence et l’autre, à l’électricité. Si on sait – à peu près – à quoi s’attendre de la Série 7 munie d’un moteur V8 assisté par un système hybride léger, ce n’est pas aussi évident de prédire à quoi fait penser ce nouveau porte-étendard électrique.

La BMW i7 xDrive60 2023 vient s’immiscer dans un créneau assez mince au moment d’écrire ces lignes. Bien entendu, la Tesla Model S continue d’être une rivale à toute nouvelle berline électrique aux proportions généreuses. La nouvelle i7 répond à ce critère, mais il y a aussi la Mercedes-Benz EQS, tandis que Porsche et Audi proposent respectivement la Taycan et l’e-tron GT, deux berlines beaucoup plus sportives que les trois modèles mentionnés jusqu’ici. Il y a donc une belle opportunité pour la marque bavaroise de s’installer dans une catégorie où les consommateurs ont les poches pleines et où la concurrence est faible, très faible même.

Évidemment, la nouvelle berline électrique phare de BMW ne s’adresse pas à n’importe quel automobiliste intéressé par la manne électrique, mais quand même, pour ceux et celles qui en ont les moyens, la grande dame de Munich devient une option originale face aux créations à la silhouette arrondie au possible comme l’EQS ou même la Model S par exemple.

J’ai pu, l’instant de quelques jours, découvrir de quoi il en retourne, principalement sur le contenu technologique assez impressionnant de cette berline pleine grandeur. Croyez-moi, l’habitacle à lui seul pourrait faire l’objet d’une analyse complète tellement il y a de choses à dire. Compte rendu du nouveau train électrique de BMW.

Design : 7/10

N’en déplaise aux bonzes de BMW, le département de design de la marque se cherche en ce moment, surtout quand on jette un coup d’œil au curieux utilitaire iX, tandis que la nouvelle i7 s’inscrit dans cette nouvelle image électrique du constructeur.

Au premier coup d’œil, la nouvelle i7 paraît très massive, comme si on avait voulu confirmer que la Série 7 était une cousine de la Rolls-Royce Ghost, parce qu’en réalité, elle l’est. La carrure de ce museau est presque aussi agressive que celle de certaines camionnettes. Les blocs optiques sont, à l’image de ce qui a été accompli sur le nouveau X7, installés sous les feux de jour aux DEL, tandis que la « grille de calandre » occupe beaucoup d’espace de cette imposante devanture.

De profil, la ceinture de fenestration chromée est elle aussi proéminente, surtout à l’arrière et malgré la présence de jantes de 21 pouces, les arches de roues paraissent petites sur cette opulente berline. Quant à la partie arrière, disons qu’elle est plus sobre avec ses feux de position et la plaque d’immatriculation déménagée au pare-chocs. Il faut l’avouer, la BMW i7 a fait tourner plusieurs têtes pendant cet essai de quelques jours, mais les réactions n’ont pas toutes été unanimes, croyez-moi.

Puissance : 8/10

Avec 536 chevaux et un couple de 546 lb-pi, n’importe quelle voiture serait très bien nantie pour ses déplacements quotidiens. Mais, avec un poids très important de plus de 2,2 tonnes, l’i7 n’a pas l’explosivité d’une M3 par exemple. Néanmoins, puisqu’il s’agit d’une limousine axée sur le confort, la puissance jumelée des deux moteurs électriques est amplement suffisante pour la vocation de la voiture. D’ailleurs, j’ai dû réduire mes ardeurs à quelques reprises, la Série 7 électrique qui s’est montrée sûre d’elle-même à des cadences beaucoup plus élevées que la limite permise sur nos autoroutes.

Consommation de carburant : 8/10

Selon l’ÉnerGuide canadien, la BMW i7 xDrive60, lorsqu’elle est équipée de jantes de 21 pouces, enregistre une moyenne de 24,1 kWh par tranche de 100 km. En consommation de carburant, ça veut dire grosso modo une moyenne de 2,7 Le/100 km.

Pour ma part, j’ai plutôt oscillé aux alentours des 29 kWh/100 km. Avec moins de temps passé en mode Sport et moins d’accélérations à l’emporte-pièce, la BMW i7 serait capable de s’approcher de cette statistique. Mais, pour ce qui est de l’autonomie annoncée, soit de 476 km avec les jantes de 20 pouces, 496 km avec les jantes de 21 pouces et 512 km avec les jantes de 19 pouces, je dois vous rappeler que l’essai routier a été réalisé en plein hiver avec une tempête de neige en prime et même un soupçon de verglas.

Bref, le système de chauffage n’a pas chômé, tandis qu’avec une batterie refroidie, l’autonomie descend de manière drastique. Alors qu’il faisait -1°C à l’extérieur et que la batterie était rechargée à 100 % – merci à ma borne de recharge personnelle à la maison –, l’autonomie théorique affichait une distance possible de 356 km. Il faudra surveiller si la Série 7 électrique s’approche de l’autonomie estimée au retour du beau temps, mais parions que ce sera au moins plus élevé que 356 km.

Agrément de conduite : 8/10

La grande i7 appartient vraiment à la catégorie des yachts sur roues. Dès les premiers mètres parcourus, on comprend que cette berline pleine grandeur concentre ses énergies sur le confort princier de ses occupants. Les premiers nids-de-poule rencontrés sont à peine ressentis dans l’habitacle et le silence qui règne à l’intérieur n’est interrompu que par cette sonorité artificielle lors des accélérations et même lors des décélérations, à la manière d’une voiture à essence qui se fait entendre lorsqu’on appuie sur la pédale de droite ou, simplement, lorsqu’on décélère.

D’ailleurs, BMW propose quelques modes de conduite, question d’ajouter un peu de piquant dans cette expérience de conduite presque trop parfaite. La direction, quant à elle, demeure légère en ville, ce qui n’est pas le cas sur l’autoroute. Bref, l’agilité de cette grande voiture étonne – merci aux quatre roues directionnelles –, tout comme la puissance de ces deux moteurs électriques qui a certainement surpris deux ou trois automobilistes qui circulaient derrière la voiture pendant ma semaine d’essai. Les accélérations ou les reprises à bord de ce paquebot germanique sont ahurissantes pour une voiture de ce poids, mais plus modérés lorsqu’on compare ses capacités avec celles des authentiques sportives BMW.

J’ai même été étonné des « capacités hors route » de la BMW i7. N’ayez crainte, je n’ai pas emprunté un chemin accidenté pour aller voir de quoi était capable la voiture électrique. Non, mais avec une souffleuse au garage, un dos en compote et beaucoup de neige, j’ai dû me fier sur le rouage intégral de toutes les voitures stationnées dans mon entrée de garage. Et la BMW i7, malgré son embonpoint, s’est merveilleusement comportée lors de la « traversée du banc de neige » à basse vitesse pour ne pas briser les coquilles de pare-chocs.

Règle générale, la BMW i7 xDrive60 s’avère une grande voiture très facile à conduire, très confortable et même étonnante au chapitre de la tenue de route et de ses « capacités hors route ». Bref, elle se comporte comme toutes les autres grosses pointures sur le marché.

Confort : 10/10

Ai-je besoin d’en ajouter? En fait, au lieu de vous parler de tout l’espace disponible à la première rangée et à quel point les sièges sont moelleux et un peu plus enveloppants lorsque le mode Sport est sélectionné – et même recouverts de ce mélange riche de cuir et de cachemire –, passons plutôt à la deuxième rangée où il y a plus d’écrans qu’à la première rangée. Mes deux héritiers ont même profité de l’occasion pour essayer l’immense écran de 31 pouces de largeur qui descend du toit lorsque les passagers veulent se divertir un peu pendant le trajet.

Après avoir entré mes coordonnées nécessaires pour accéder à une application de divertissement mobile, mes deux garçons ont pu écouter leur série télévisuelle préférée dans le confort de la deuxième rangée qui permet même l’allongement du siège de droite. En fait, le siège du passager avant se replie également pour donner assez d’espace pour faire mal paraître les coquilles individuelles de la première classe dans un avion commercial.

Et toutes ces commandes – n’oublions pas les fonctions de massage et de sièges chauffants – sont accessibles via les deux écrans verticaux logés dans les panneaux de portières arrière. C’est à la fois très impressionnant et très compliqué, surtout lorsqu’on ne connaît pas tous les menus.

Habitabilité : 9/10

La BMW i7 respecte en tous points ce que doit être une limousine de prestige. L’espace ne manque pas, quoiqu’à l’arrière, la présence d’un tunnel de transmission gêne un peu le confort de la personne médiane. La BMW i7 est également une voiture très facile d’accès, notamment par ses portières assistées. En effet, à la simple pression d’un bouton, il est possible d’ouvrir ou refermer n’importe quelle des portières de la voiture. Voilà un gadget qui devrait impressionner votre beau-frère pour la prochaine année!

Sécurité : 7/10

Ici aussi, la BMW i7 2023 ne fait pas dans la demi-mesure avec toute une batterie de dispositifs de sécurité et d’assistance de conduite comme le régulateur de vitesse intelligent avec fonction arrêt/démarrage, l’assistant de maintien de voie, l’avertisseur de sortie de voie, l’avertisseur de changement de voie, le limiteur de vitesse, la vision périphérique, l’assistance au stationnement et j’en passe. Toutefois, le plus gros facteur de sécurité se trouve derrière le volant : le conducteur. Avec le rouage intégral, la BMW i7 facilite la vie à celui ou celle qui tient le volant.

En fait, un élément retient l’attention à bord de cette grande berline : l’écran du système de divertissement arrière qui peut être déployé pendant la conduite et qui cache du même coup la visibilité arrière pour le conducteur. Et il n’existe pas d’option de rétroviseur digital pour aider celui qui tient le volant. Voilà pourquoi j’ai accordé un 7 sur 10 pour l’aspect sécurité.

Convivialité : 8/10

Je commence vraiment à apprécier le nouvel écran double des plus récents modèles de la marque allemande. Les graphiques sont superbes et la réactivité de l’écran est vraiment très efficace, mais je ne peux m’empêcher de mentionner qu’il y a trop d’applications. Jeter un coup d’œil à la page où toutes les applications s’affichent et vous comprendrez! En fait, pour s’y retrouver plus facilement, il est sage de faire appel à un co-pilote qui peut naviguer pendant que vous vous concentrez à conduire.

Caractéristiques : 10/10

Au Canada, la BMW i7 xDrive60 peut être richement habillée lorsque le client jette un coup d’œil au catalogue des options. En plus des choix cosmétiques, l’acheteur peut aussi jeter son dévolu sur des groups optionnels comme l’ensemble Premium (6 000 $), l’ensemble confort arrière (4 700 $), l’ensemble divertissement arrière (4 900 $), l’ensemble lounge exécutif (2 800 $) ou l’ensemble d’aide à la conduite (2 000 $), tandis que d’autres options individuelles comme l’ouverture automatique des portières (2 000 $), la chaîne audio Bowers & Wilkins (5 900 $), l’habitacle cuir mérinos et cachemire (7 500 $) ou les jantes de 21 pouces (2 000 $), bref, vous avez compris qu’il ne manquait de rien à bord de ce salon sur roues.

Valeur : 8/10

Traditionnellement, les grandes berlines de prestige sont les grandes championnes de la dégringolade de la valeur de revente. Comment se comportera le marché face à cette Série 7 électrique? Il est trop tôt pour prédire quoi que ce soit. À un prix de base de 147 000 $, disons seulement que l’i7 xDrive60 risque même d’être une aubaine d’ici quelques mois, car BMW a l’intention d’introduire une livrée plus puissante et plus onéreuse. Et ce n’est que le début, car d’autres divisions de renom préparent leurs propres versions d’une limousine électrique. La lutte sera féroce d’ici quelques années.

Conclusion

Pour l’instant, on peut affirmer sans se tromper que la BMW i7 xDrive60 a presque le champ libre pour séduire une clientèle qui a les moyens de rouler à bord d’une grande berline de 150 000 $ et plus. S’il est logique d’inclure la Porsche Taycan et l’Audi e-tron GT dans les rivales, ces deux-là sont beaucoup plus sportives que ce salon bavarois. L’i7 doit plutôt viser les acheteurs de la Mercedes-Benz EQS, une autre berline hyper confortable équipée au possible. Ce qu’il faut retenir de ce premier contact, c’est que cette première incursion du côté électrique et hyper luxueux est assez réussi, même si la complexité de cette grande dame obligera son propriétaire à étudier sa voiture avant de maîtriser toutes ses particularités.

Les concurrents
Caractéristiques
Cylindrée 400 kW
Nb. de cylindres 2 moteurs électriques
Puissance 536 ch
Couple 549 lb-pi
Consommation de carburant 2.8 / 2.6 / 2.7 Le/100 km, 24,5 / 23,5 / 24,1 kWh/100 km ville/route/comb; 496 km autonomie est. (jantes de 21 po)
Volume de chargement 501 L
Modèle à l'essai BMW i7 xDrive60 2023
Prix de base 147 000 $
Taxe climatiseur 100 $
Frais transport et préparation 2 445 $
Prix tel qu’essayé 187 345 $
Équipement en option
37 800 $ – Ensemble Premium, 6 000 $; Ensemble confort arrière, 4 700 $; Ensemble divertissement arrière, 4 900 $; Ensemble lounge exécutif, 2 800 $; Ensemble d’aide à la conduite, 2 000 $; Ouverture automatique des portières, 2 000 $; Chaîne audio Bowers & Wilkins, 5 900 $; Habitacle cuir mérinos et cachemire, 7 500 $; et les jantes de 21 pouces, 2 000 $